Dans le cadre de son ‘’Projet de renforcement des capacités des jeunes filles au processus électoral au Mali’’, l’Association malienne pour le relèvement du taux de participation aux élections (AMRTPE), avec le soutien financier de la Divisions aux affaires électorales de la MINUSMA, a organisé, le vendredi dernier, à la Maison des ainés, une session destinée aux étudiantes, en vue de renforcer leurs capacités en leadership politique, en stratégie de sensibilisation de masse, en management des organisations et en bonne gouvernance.
La cérémonie d’ouverture, placée sous présidence du représentant du ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation (MATD), Brahima COULIBALY, a enregistré la présence des représentants du Gouverneur du District, du Maire de la Commune IV, de la MINUSMA…
Pour le représentant de la MINUSMA, « les processus politiques sont plus inclusifs et la démocratie plus renforcée quand les femmes y participent pleinement. C’est ce que Gouvernement malien a compris en faisant voter et en promulguant la Loi n°052/2015 du 18 décembre 2015 instituant les mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives ». Une loi qui a produit son effet puisque, selon l’intervenant, « une étude sur le niveau de représentativité des femmes dans les institutions de la République du Mali, réalisée sous la direction du Réseau des femmes ministres et parlementaires (REFAMP), en août 2019, a révélé que la représentativité des femmes dans les fonctions nominatives des services protocolaires et administratifs a progressé dans les institutions de la République de 23,77% en 2015 à 28,03 en 2019 ».
Nonobstant les progrès réalisés en matière de promotion du genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives de réels efforts rentent à faire. C’est ce que souligne le représentant de la MINUSMA qui évoque les obstacles qui subsistent et la sous-représentation des femmes dans les instances de prise de décision aussi bien au niveau des collectivités territoriales, dans le secteur privé, qu’au niveau des institutions et services centraux de l’Etat. « La lutte pour l’émancipation politique de la femme est donc un engagement de longue haleine », a-t-il exhorté.
Il adressé une interpellation aux participants : « en ce temps de transition politique que connaît le Mali, il est important que vous participiez au processus des réformes politiques, institutionnelles et électorales en perspective et les consultations électorales qui seront organisées pour le retour à l’ordre constitutionnel du Mali ».
Le Président de l’AMRTPE, Bissiri COULIBALY, après avoir salué la MINUSMA pour son accompagnement constant, a décliné l’objectif du projet qui est de renforcer les capacités des jeunes filles en milieu universitaire en leadership politique, en stratégie de sensibilisation de masse, en management des organisations et en bonne gouvernance.
Spécifiquement, il s’agira, a-t-il expliqué, de développer les compétences des femmes et des jeunes filles en matière de démocratie, bonne gouvernance, leadership, participation et plaidoyer ; redynamiser le réseau de 100 jeunes filles formées à Bamako ; créer des viviers régionaux pour l’implémentation de campagnes de sensibilisation à l’égard des jeunes, l’animation de mouvements de jeunesse pour l’éveil citoyen, etc. ; renforcer les connaissances en matière politique et électorale, notamment sur le processus de Transition en cours, le cadre légal et le code électoral en vigueur, les réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales envisagées ; contribuer et promouvoir l’insertion socio-politique des femmes et jeunes filles, renforçant leurs connaissances en matière de droits civiques…
C’est partant de la faible représentation des femmes dans les fonctions nominatives et électives et du rétrécissement de la pyramide des âges, à sa base, du fichier électoral qui révèle une sous-représentation des jeunes de 18 à 22 ans, selon le Président Bissiri COULBALY, que le choix a été porté sur les jeunes filles leaders du milieu universitaire pour contribuer au travail de sensibilisation. Pour ce faire, a-t-il annoncé, une série de formations de trois jours sera organisée par région en vue de la création de nouveaux viviers. « Au moins 1 100 jeunes filles étudiantes verront leurs capacités renforcées en matière de participation à la vie politique et au processus électoral ».
Le représentant du MATD, Brahima COULIBALY, a salué la MINUSMA pour son accompagnement qui n’a jamais fait défaut ; l’AMRTPE qu’il qualifie d’association d’utilité publique pour le rôle qu’il joue dans la cité.
A l’instar de ses prédécesseurs, il a reconnu que l’autonomisation et la responsabilisation des femmes est un défi majeur auquel les autorités ont décidé de s’attaquer, depuis 2010, en adoptant une politique nationale. Selon M. COULIBALY, si le taux de progression actuel tourne autour de 30%, l’objectif devrait être la parité homme-femme en matière de représentation.
Pour terminer, il a exhorté les jeunes filles leaders à contribuer à la mobilisation pour le RAVEC qui court jusqu’à la fin du mois de mai.
PAR BERTIN DAKOUO
Source: info-matin