Au cours d’une conférence de presse le 13 avril 2023, Malick Boubou Diallo, président exécutif du collectif des fédérations des transporteurs routiers, des chargeurs routiers du Mali, avait accusé l’actuel bureau du Conseil malien des transporteurs routiers (CMTR) “de gestion opaque du droit de traversée routière et de détournement d’une somme de plus de 18 milliards de F CFA”.
- Diallo et ses camarades avaient interpellé le ministre des Transports et des Infrastructures sur la fin de mandat du bureau du CMTR tout en demandant la mise en place d’un collège transitoire. Ils avaient en outre brandi un préavis de grève de 72 h à compter du 2 mai 2023 dans le secteur des transporteurs.
Devant un parterre de journalistes et comme le berger à la bergère, le président du CMTR, Youssouf Traoré dit Bani, a fait savoir que ceux qui demandent d’observer une grève et qui les accusent de détournement se disent membres du collectif des fédérations de transporteurs qui n’existe que de nom.
Selon lui, le nommé Malick Diallo est à la tête du prétendu collectif avec ses camarades Sory Cissé et Adama Coulibaly. Ce dernier est par ailleurs le président déchu du Syndicat des transporteurs urbains et interurbains (Syntrui) dépose à la faveur de son congrès de février 2023. “Ils n’ont ni qualité ni droit d’appeler les transporteurs à une grève”, a-t-il poursuivi.
- Diallo s’agite depuis plusieurs années sur fond de calomnie. “Jadis membre du bureau du CMTR avant d’être viré car ne remplissant pas les conditions légales de transporteurs, Malick Diallo s’est rapproché de ces trois camarades cités pour parvenir à ses fins”, selon le président du CMTR. Et de poursuivre : “Chaque fois, il avance un montant pour soutenir ses accusations. Tantôt, il parle de 18 milliards de F CFA, tantôt de 6 milliards F CFA ou de 40 milliards de F CFA. Un manque de cohérence notoire de sa part”.
Toujours à en croire le président du CMTR, le droit de traversée routière n’existe plus dans notre pays depuis 14 ans. Cet argent était exclusivement logé au Trésor public. “Son montant exact n’est connu que du seul ministre de l’Economie et des Finances. Je n’ai jamais connu le solde du compte malgré mes démarches a fortiori y soutirer un kopeck”, s’est défendu Youssouf Bani Traoré.
Le président du CMTR a précisé que son bureau, qui a été installé le 18 mai 2018, termine son mandant le 19 mai 2023. A ses dires, le département des Transports travaille à l’adoption du décret portant convocation du collège électoral dans les prochains jours.
Aly Bocoum, 3e vice-président du CMTR et le 1er vice-président, Yaya Koïta, ont expliqué tour à tour que ceux qui prétendent décréter la grève dans le secteur des transports, se composent de seulement de 3 syndicats dont les responsables ne jouissent d’aucun droit pour être transporteurs selon les textes en vigueur au Mali. “Ils ne peuvent pas mobiliser une mouche, tout ce qu’ils racontent n’est que du vent”, ont-il ironisé avant d’inviter leurs militants et les populations à vaquer à leurs occupations.
Yaya Koïta a ajouté que les grévistes ont, entre autres revendications, la suppression des vignettes automobiles (TTR). “Je me demande comment des gens normaux peuvent formuler une telle doléance au moment où les dépenses de l’Etat reposent essentiellement sur les ressources intérieures issues des taxes et impôts”, jugera-t-il.
En plus M. Koïta a souligné que l’installation du collège transitoire au CMTR réclamée par le collectif en question, ne vise ni plus ni moins qu’à satisfaire les desiderata de ses membres. “Malick B. Diallo, Sory Cissé et Adama Coulibaly demandent en même temps d’en être membres”, a conclu M. Koïta. Selon le 1er vice-président, les trois quidams feraient mieux de se préparer pour les prochaines élections consulaires.
Abdrahamane Dicko