Les sept syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 (Synergie) avaient menacé de procéder à la rétention des notes de classe et des compostions et aussi de boycotter les examens de fin d’année si le gouvernement remettait en cause l’application du «fameux» article 39 de la loi n° 007 du 16 janvier 2018 portant statut du personnel enseignant des enseignements secondaire, fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale. Cette disposition stipule que toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant des enseignements secondaire, fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale.
Mais même les assurances données par le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga sur la non abrogation du fameux article, n’apaisent pas le courroux des pédagogues. Ceux-ci ont décidé de mettre à exécution leur menace de boycott des épreuves préliminaires du Diplôme d’études fondamentales (DEF), au niveau du Centre d’animation pédagogique (Cap) et celui de l’Hippodrome (tous en Commune II), en empêchant la tenue des épreuves anticipées de l’éducation physique et sportive (EPS), lundi et mardi. Ils projettent aussi d’observer une grève de 288 heures à compter du lundi 9 août prochain au vendredi 27 août inclus.
La directrice du Cap de Bozola, Mme Diop Sika Traoré, appuyée par quatre enseignants d’écoles privées, a tenté sans succès d’organiser les épreuves d’EPS sur le terrain de football du quartier Sans fil (TSF), expliquera Aboubacar Cissé, président local des syndicats de l’éducation en Commune II .
Informés de la situation, les syndicalistes ont pris d’assaut le terrain et contrarié la tenue de ces épreuves anticipées, obligeant les candidats à retourner à la maison. La directrice du Cap a décidé d’alerter le commissariat du 3è arrondissement et heureusement, il n’y aura pas de grabuges. Nos tentatives pour rencontrer la directrice du Cap de Bozola ont été vaines.
Les syndicalistes ont remis ça hier. Le syndicat local de l’éducation du quartier Hippodrome a aussi empêché la tenue des épreuves anticipées qui devraient se tenir au stade Omnisports Modibo Keïta.
Là aussi aucune altercation avec les éléments du commissariat du 17è arrondissement et les syndicalistes. «C’est légal d’observer un arrêt de travail pour réclamer ses droits. Mais, on ne peut empêcher les autres de travailler», fulminait le président coordinateur du Comité de gestion scolaire (CGS) du Groupe scolaire Bougouba et Zone industrielle, Kardid Dicko. En agissant ainsi, les syndicats piétinent le droit à l’éducation de nos enfants, a-t-il renchéri.
Le responsable du CGS a estimé que si rien n’est fait, les mouvements intempestifs des enseignants risqueront de compromettre l’avenir de l’école et de nos enfants. Et d’inviter les différentes parties prenantes à mettre l’intérêt supérieur de la nation au-dessus de tout.
Rappelons que ces mouvements interviennent après l’adoption par le Conseil des ministres, le 30 juin dernier, du projet de loi portant grille indiciaire unifiée des militaires et des personnels relevant des statuts des fonctionnaires de l’État, des collectivités territoriales et des statuts autonomes. Le 16 juillet dernier, le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a pris une ordonnance pour entériner le projet de texte de loi.
Sidi Y. WAGUÉ
Source : L’ESSOR