Dans un manifeste rendu public ce jeudi 04 février, l’imam Mahmoud Dicko de Badalabougou se prononce sur la situation sociopolitique du pays marquée et tire la sonnette d’alerte sur le péril à l’horizon.
A agir pour «sauver le pays» ! C’est à cette action que l’imam Mahmoud Dicko appelle urgemment les Maliens. Et cela d’autant plus que les risques d’échec du combat mené par «le noble peuple épris de paix et de justice pour une gouvernance vertueuse» sont palpables partout.
«Depuis le 18 août 2020, j’ai laissé ma porte grande ouverte. J’ai inlassablement écouté et observé, mais la situation me paraît trop grave pour que je garde le silence. Si nous ne réagissons pas maintenant, activement et collectivement, l’État qui nous gouverne n’a plus de sens», a-t-il déclaré.
Pour l’ancienne autorité morale du M5-RFP, il est temps d’agir avec les forces vives de la nation pour la restauration de l’autorité de l’État. Dans son «Manifeste» publié le 4 février dernier, l’ex président du Haut conseil islamique du Mali (HCI/Mali) appelle les gouvernants à vivre avec l’obsession de l’intérêt général, la lutte contre l’impunité et l’intolérance, en faveur de l’égalité face à la loi et dans l’accès aux services publics.
Et naturellement qu’il se positionne en rassembleur pour éviter que les divisions nous poussent vers le chaos. Ainsi, Mahmoud Dicko est disposé à se rendre partout où il peut être utile, là où les citoyens se sentent abandonnés, pour favoriser le dialogue entre tous. Une démarche jugée comme un préalable à la réconciliation.
«Je m’engage à bâtir des passerelles d’échanges entre les acteurs civils et armés pour remettre au cœur des préoccupations le vivre ensemble et la confiance entre les communautés», a promis Mahmoud Dicko. Il s’est engagé à aller à la rencontre des Maliens pour porter la paix dans toutes les régions en fédérant toutes les énergies confessionnelles. Mais également à soutenir toute initiative de développement en faveur de la jeunesse et à contribuer à la construction d’un nouveau pacte républicain entre tous les acteurs maliens.
Dans le manifeste, l’imam Dicko a tenu à exprimer ses regrets par rapport à certains de ses choix et soutiens politiques qui n’ont pas été à hauteur de ses attentes.
Et l’engagement du leader religieux est politiquement désintéressé, du moins c’est ce qu’il prétend dans son Manifeste. «Je suis sans agenda caché, ni ambition personnelle ou intérêt partisan. Mais je suis inquiet de ce feu qui embrase nos villes et nos campagnes et qui pourrait à terme détruire le vivre ensemble dans cette maison commune qu’est le Mali», jure l’imam la main sur le cœur.
Mais, pourrait-il jurer sur le Saint Coran qu’il n’a ni agenda caché ni ambition présidentielle ? Cela est un autre débat sur lequel nous reviendrons prochainement !
Naby
Source : LE MATIN