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Pour la France, la Centrafrique n’est pas le Mali

Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, se rend en République centrafricaine, ce dimanche 13 octobre.

Jeunes soldats armée rebelle centrafrique

Pour l’heure, la France n’envisage pas d’engager dans ce pays une action comparable au Mali.

La capitale centrafricaine accueille dimanche 13 octobre, Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères. Au programme, la visite du centre de nutrition pour enfants de l’hôpital communautaire de Bangui, un entretien avec le président de la transition Michel Djotodia, des rencontres avec les autorités religieuses, avec les ressortissants français et le détachement de l’armée française.

Menace islamiste

Alors que la population de la République centrafricaine (RCA) est livrée sans défense aux groupes armés issus de la Séléka, la coalition qui a chassé du pouvoir, le 22 mars, le président François Bozizé, la France s’inquiète de plus en plus des effets de cette crise. En premier lieu, de la pénétration et de l’installation de mouvements islamistes en RCA. « Le cocktail est explosif, confie une source diplomatique. On trouve les Arabes islamistes du Darfour, les janjawid ; des djihadistes qui ont fui le Mali ; des combattants de Boko Haram… Beaucoup d’éléments de la Séléka ne parlent qu’arabe. Il y a déjà des régions dans lesquelles la consommation d’alcool et de porc est interdite. On constate que de très nombreuses églises chrétiennes ont été ciblées par les rebelles. À cela s’ajoutent les opposants tchadiens qui profitent du désordre pour reconstituer leur force en Centrafrique et les actions de la LRA (un mouvement armé d’origine ougandaise qui sème la terreur dans la région). »

Les dessous du voyage

« Nous allons demander à Michel Djotobia de faire le ménage dans la Séléka. Cela ne peut plus durer. Laurent Fabius va lui demander en premier lieu de renvoyer les Soudanais au Soudan », lâche le même diplomate. Autre objectif du voyage : rappeler que si la France est à la manœuvre pour mobiliser les Nations unies sur la RCA, elle n’a pas l’intention d’engager son armée comme elle vient de le faire au Mali. « Nous ne le voulons pas, c’est aux Africains de le faire : les Tchadiens, les Camerounais, les Congolais, les Gabonais et même les Sud Africains. Si on intervient une nouvelle fois, les Africains ne se prendront pas en main. Plus prosaïquement, nous n’avons pas les moyens de conduire une autre opération militaire d’envergure. Cela coûte trop cher. Nous n’avons pas le budget pour cela », souligne un acteur de premier plan.

La mobilisation diplomatique de la France

Depuis cet été, la diplomatie française tente de mobiliser la communauté internationale sur la Centrafrique. « À l’ONU, l’intérêt n’a pas été immédiat. En obtenant jeudi 10 octobre l’adoption d’une première résolution, on a franchi un grand pas. La RCA est en train de se trouver au-dessus de la pile des dossiers prioritaires sur le bureau du Conseil de sécurité », se réjouit-on au Quai d’Orsay. Une résolution qui encourage les pays de la région et d’autres pays africains à participer à la Misca (la force de l’Union africaine chargée de sécuriser la RCA) et qui demande au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon de présenter au Conseil de sécurité « des options détaillées pour un soutien international à la Misca, y compris sa transformation éventuelle en une mission de maintien de la paix de l’ONU ». « Selon toute éventualité, l’adoption d’une résolution qui engage l’ONU dans une opération de maintien de la paix se fera en décembre. On peut espérer voir le déploiement des Casques bleus au plus tard, au printemps prochain. D’ici là, l’Union africaine doit se mobiliser. Alors que cette crise affecte aussi les pays voisins, le Tchad et le Cameroun sont bien décidés à intervenir », affirme un proche du dossier.

Une crise qui déborde les frontières de la Centrafrique

Le premier pays touché par le chaos centrafricain est la République Démocratique du Congo (RDC). Sa province orientale partage avec la RCA une frontière commune. « Combattants de la LRA, de la Séléka, ils franchissent la frontière, pillent, violent et tuent en toute impunité », confie à La Croix sœur Angélique Namaika, lauréate 2013 du prix Nanssen, du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) pour son action auprès des femmes violées dans cette province. Autre pays touché, le Cameroun. Des bandes armées de la Séléka sont en train de fusionner avec des groupes qui sillonnent et fragilisent le nord du pays. Enfin, plusieurs opposants au président tchadien sont signalés en RCA où ils profitent du désordre pour se constituer un trésor de guerre et réunir des combattants en vue de renverser Idriss Déby.

 

LAURENT LARCHER

 

SOURCE: la croix

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