Visiblement, le document de paix soumis aux différentes parties maliennes en pourparlers à Alger par la médiation est loin d’être du goût des séparatistes. Ils l’ont fait savoir récemment en initiant de nombreuses marches de protestation dans plusieurs localités du nord du Mali, particulièrement à Ber et Kidal. Les séparatistes reprochent aux médiateurs d’avoir favorisé les autorités maliennes en alléguant qu’ils n’ont fait que reprendre le texte sur la décentralisation proposé par le gouvernement malien.
Une source digne de foi révèle que depuis son retour d’Alger, le HCUA notamment organise des réunions régulières dont la dernière en date s’est déroulée le dimanche 26 octobre à Anefis, où il a convié les responsables des autres mouvements qui prônent le fédéralisme. Il s’agit, entre autres, du MNLA, du MAA-dissident et de la CPA, cette dernière ayant claqué la porte des mouvements de la plateforme restés fidèles aux autorités maliennes.
A l’issue de ladite réunion; qui était présidée par Abbas Ag Intalla, les séparatistes ont décidé la création d’un commandement militaire unifié dont la tête sera remplacée tous les trois mois. C’est dire la confiance qui prévaut entre eux! Ils envisagent ainsi la reconquête par des moyens militaires de certaines localités qui leur ont été récemment enlevées par les forces du Gatia, notamment In Tillit et Tessie. Sur la même lancée, ils ont annoncé avoir conquis une localité proche de In Khalil, vers la frontière algérienne. Ils veulent ainsi aborder la prochaine phase des pourparlers qui s’avère » cruciale » en position de force. Rappelons que les parties, qui seront à Alger à la mi-novembre, vont négocier un accord de paix sur la base du document de synthèse présenté par les médiateurs. Le projet des séparatistes est de faire accepter à tous les participants qu’il y a déjà un fédéralisme ou plutôt d’une autonomie de fait. Il est donc clair, à travers ces velleités de reconquête, qu’ils sont loin d’avoir dit leur dernier mot. Reste à savoir s’ils parviendront à changer la donne des pourparlers d’Alger qui ne leur est pas du tout favorable à la lumière du document de synthèse présenté par la médiation intitulé » Eléments pour un accord pour la paix et la réconciliation au Mali « .
Massiré Diop