Mise en place, la semaine dernière, sur fond de colère et d’indignation, l’équipe Doucara aura du mal à atteindre les objectifs de recettes, à lui assignés, par le gouvernement. Et cela, pour trois raisons principales.
La première est liée à sa composition. Excepté cinq cadres réputés pour leurs hauts faits d’armes, les autres seraient d’illustres inconnus, aux compétences discutables.
Parachutés à des postes stratégiques, certains ont, jusque-là, géré des bureaux, dont les recettes sont estimées à 400 millions CFA par mois. Aujourd’hui, ils se voient confié, curieusement, des bureaux dont les recettes se chiffrent à 17 milliards CFA.
D’autres n’ont aucune expérience du bureau, à eux, confié. Pire, indique un haut cadre des Douanes, ils ne seraient même pas capables de rédiger un rapport d’une page sans « secouer le cercueil de Vaugelas ». Entendez, faire des fautes inacceptables pour des responsables de leur rang.
La seconde raison, elle, est à lier au contexte économique marqué, d’une part, par une baisse généralisée des importations. Et, d’autre part, par les effets pervers de la crise financière internationale.
« L’année 2018 a commencé dans des conditions conjoncturelles difficiles, caractérisées par un redressement du cours du pétrole. Cette tendance haussière des prix fournisseurs des produits pétroliers, combinée à la baisse des volumes mis à la consommation, a occasionné la contraction des recettes douanières sur lesdits produits », relève un rapport interne de la direction générale des Douanes, dont le canard déchaîné s’est procuré copie.
Et de poursuivre : « Les recettes cumulées de janvier à juillet 2018 sont en baisse de 19,23% par rapport à l’année précédente ».
C’est dans ce contexte, pour le moins défavorable, que l’équipe Doucara doit réaliser, chaque fin de mois, une recette de 50 milliards CFA.
Enfin, troisième et dernière raison, la grogne au sein de l’administration des Douanes. Pour l’écrasante majorité des cadres de la Douane, l’équipe de l’inspecteur général Mahamet Doucara lui a été imposée par le « Grand Manitou », plus soucieux de ses propres intérêts, que l’atteinte des objectifs de recettes.
« Vous allez le constater dans les trois mois qui suivent : cette équipe est incapable de réaliser 60 % des recettes réclamées par le gouvernement », avertit un haut cadre des Douanes, pourtant, membre de l’équipe Doucara.
Oumar Babi
Source: Canard Déchainé