A en juger par son parcours au sein de l’administration des Douanes, et dans le contexte économique actuel, la mission du nouveau directeur général des Douanes relève de l’impossible.
Certes, il est inspecteur des Douanes de classe exceptionnelle ; mais, on ne lui connaît aucun « haut fait d’armes ».
Partout où il est passé, il n’a pu réaliser de « résultats exceptionnels ». Ni comme directeur régional-adjoint à Mopti, Gao et Kidal ; ni comme chef du Bureau de Kati, encore moins comme directeur régional à Sikasso d’où Mahamet Doucara a été bombardé – à la surprise générale – directeur général des Douanes du Mali.
A l’exception de Mahamet Doucara, tous ses prédécesseurs ont, entre autres, été soit directeur général-adjoint, Sous-directeur des Enquêtes, chef du Bureau de contrôle interne, sous-directeur des Recettes…. Avant d’occuper le poste de directeur général.
Mahamet Doucara aura été donc le seul directeur général des Douanes à ne pas occuper ces postes.
Le seul poste de responsabilité qu’il a occupé est celui de directeur régional à Sikasso. Un poste qu’il n’a occupé que deux ans durant, avant de se voir confié les rênes du plus gros pourvoyeur d’argent frais du Trésor public.
D’où l’inquiétude des cadres et agents de l’administration des Douanes.
Les recettes en danger
Une seule question, désormais, sur toutes les lèvres : saura-t-il relever le défi du recouvrement des droits et taxes dus à l’Etat ?
Surtout dans le contexte actuel, marqué d’une part par une baisse généralisée des importations.
Et, d’autre part, par la morosité économique ambiante et les effets pervers de la crise financière internationale.
Selon nos informations, Mahamet Doucara serait un « protégé » de Mr Modibo Kane Keïta, ex-directeur général des Douanes, qui a fait valoir ses droits à la retraite il y a quatre ans.
Devenu, dit-on, le conseiller occulte d’IBK pour la Douane, c’est lui qui aurait proposé le nom de celui que tout le monde appelle à la Douane son « protégé».
A l’heure où, la Douane doit réaliser, chaque mois, 55 milliards CFA pour être au rendez-vous des objectifs de recettes de l’année 2018, Mahamet Doucara saura-t-l – avec le parcours qui est le sien, et dans le contexte économique actuel – relever l’immense défi qui l’attend ?
A en juger par son parcours, et dans le contexte économique actuel, la mission de Mahamet Doucara s’apparente aux 12 travaux d’Hercule. Pour ne pas dire plus.
Oumar Babi
Source: Canard Déchainé