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Père Alain Fontaine : Comme une croisée de chemin

Pour les diocésains de San, il fut Monsieur Alain Fontaine, puis Frère Alain Fontaine, et enfin Père Alain Fontaine.

C’est ce Monsieur, ce Frère et ce Père dont nous apprenons ce 9 juin le retour à Dieu à Ouagadougou (Burkina-Faso) à l’âge de 79 ans dont 58 ans d’engagement missionnaire. Comme le note l’annonce de décès du Provincial PAO, il a « offert sa vie pour l’annonce de la Parole, avec une foi profonde, un cœur disponible et un amour constant pour les peuples qu’il a servi ». Oui, tout est grâce. Et s’il y a besoin de témoigner l’homme que nous avons connu depuis plusieurs décennies, nous disons que sa vie est remplie, bien remplie même, de ce qu’on est en droit d’attendre d’un « missionnaire » digne fils du Cardinal Lavigerie, le fondateur de la Société des Missionnaires d’Afrique : défricheur, laboureur, guetteur d’espoirs. Avec la ferme conviction que « l’œuvre durable doit être réalisée par les autochtones ». En cela, Alain est un grand missionnaire.

A San, nous l’avons donc connu comme jeune coopérant et professeur de sciences biologiques et lorsqu’il le fallait, de mathématiques. Car comme il le disait : « j’ai fait des spécialités de précision qui me préparaient à être oculiste ». S’étant engagé comme frère, puis ordonné prêtre, Alain est resté attaché au diocèse, remplissant des taches pastorales aussi divers que les tournées dans les villages, les formations des formateurs, la tenue du service de la popote. Dans les années 80, il accepte bientôt de grandes responsabilités comme la formation au séminaire-collège de Togo. C’est là-bas, que nos destins se recroisent : lui, comme supérieur-directeur et nous comme adjoint appelé quelques années après à prendre sa relève.

Nous avions en ce temps-là pris très au sérieux la consigne des autorités d’alors de donner à la « ruralisation » en milieu scolaire en lancer l’opération : un élève, un arbre.

Ce n’est pas tout. Le champ de Dieu est tellement vaste et les manières de le servir si variées. Ainsi est advenue l’aventure du Centre de communication de Parana dans les années 90. Le défi ? Enorme pour l’époque : créer une radio diocésaine en milieu semi-rural, bâtir un atelier de presse avec l’édition de deux mensuels et un service de reprographie, lancer les jalons d’une vidéothèque en vue d’en faire une télévision locale, bâtir des espaces pour la formation. Un véritable projet intégré et intégrateur.

La réalité est advenue au bout de dix ans de travail, de patience, de foi en fait. Et ce, grâce à des équipes engagées, à l’accompagnement sans faille des autorités hiérarchiques et ainsi que de communautés résolues. Le jeu en valait la chandelle.

Dans ces 20 dernières années, les croisements sont devenus rares. Mais les lignes, comme de faux parallèles, ont continué à se creuser, à s’approfondir. Alain a servi « abondamment » dans l’archidiocèse de Bamako et doit même figurer sur la longue liste des bâtisseurs du magnifigue forum Foi et Rencontre (F&R) ainsi que de l’Institut de Formation islamo-chrétien (IFIC). Il nous quitte « les armes à la main » en plein exercice du service de la province. Va et entre dans la joie du Maitre, dors dans la paix de Celui qui dit : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt. » Jean 11, 25

 

Père Alexis Dembélé

Prêtre du diocèse de San, Mali

Source : Mali Tribune
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