Informer et sensibiliser les ménages pour un bon usage des ouvrages d’épuration qui leur ont été offert, renforcer les bénéficiaires pour l’entretien de ces installations, tel a été l’objectif de l’atelier organisé par l’ANGESEM (Agence Nationale de la Gestion des Stations d’Epuration Du Mali), en partenariat avec le PCA-GIRE. C’était en présence du ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable, Bernadette Keïta, du premier secrétaire de l’Ambassade des Pays-Bas au Mali, Antjié Van Driel, du directeur de l’Hydraulique, Dioro Bocoum, du maire de la Commune II, du coordinateur des quartiers de la commune et certains bénéficiaires, le jeudi 8 avril 2021, à l’Hôtel Mandé.
Dans le cadre de la stratégie nationale des eaux usées, le Gouvernement du Mali et les Pays Bas ont initié un projet d’assainissement de la zone industrielle de Sotuba. L’objectif du projet était de résoudre les problèmes de pollution causés par le rejet dans le fleuve d’affluents industriels dangereux. Le projet a permis la construction d’une station d’épuration des eaux usées, d’un égout et 11 unités de traitement. La gestion d’épuration est confiée à l’Agence Nationale de Gestion des Stations d’Epuration du Mali (ANGESEM). Malheureusement, il a été constaté que depuis sa mise en œuvre, la station n’a pas fonctionné correctement et les différents essais de certification ont montré de graves disfonctionnements caractérisés, d’une part par un fort taux de dégagement de gaz divers, très incommodants et potentiellement dangereux pour les travailleurs et pour les populations environnantes, et d’autre part, par la très mauvaise qualité des effluents rejetés dans le milieux récepteur due à un niveau anormalement élevé de l’ensemble des paramètres de pollution mesurés. C’est pourquoi, pour aider à diagnostiquer les problèmes et identifier des pistes de solutions, une étude a été commanditée par le Programme GIRE1 et financée par le Royaume des Pays-Bas, courant juin-juillet 2016. Le PCA-GIRE a ainsi initié et mis en œuvre ce projet pilote de connexion de 100 ménages à la station de Sotuba et d’extension du réseau d’égout sur 600 mètres afin de compenser la déconnexion des tanneries par l’apport d’un volume conséquent d’eau usée et un apport significatif de matières organiques assurant une bonne dilution des effluents arrivant à la station d’épuration. Le premier secrétaire, représentante de l’Ambassade des Pays-Bas au Mali, a fait savoir que l’eau est la ressource naturelle la plus inestimable et la gestion des ressources intégrées des eaux demeure une préoccupation majeure. Selon elle, les eaux usées sont déversées dans le fleuve Niger ayant pour conséquences de graves problèmes de santé. Elle dira que la sauvegarde de ce fleuve est un gage de développement des générations futures. Selon elle, il faut nécessairement des mesures à tous les niveaux pour une gestion intégrée, une synergie entre les deux ministères et une collaboration avec tous les acteurs. Et, à la représentante de l’Ambassade des Pays-Bas d’ajouter que cela ne peut se faire sans créer un cadre de collaboration entre tous les secteurs. Pour sa part, le ministre de l’environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable a fait savoir que cet essai est devenu un coup de maître, vu l’engouement qu’a suscité cette connexion des familles à la station d’épuration de Sotuba. Selon Bernadette Keita, les eaux usées sont nuisibles aux êtres humains, surtout, si elles sont déversées dans le fleuve sans traitement préalable. Elle a invité les uns et les autres à relever les défis de la communication et de la sensibilisation autour de ce projet. Madame le ministre a exhorté les jeunes, les leaders communautaires, les femmes résidents à s’impliquer davantage pour que les branchements puissent se pérenniser, multiplier de façon substantielle, au bénéfice de nos populations. A l’ANGESEM, sous le leadership de son département, elle a invité la structure à mettre l’accent sur l’approche participative afin qu’il y ait une synergie d’actions en faveur de la gestion des eaux usées. Selon elle, l’approche participative est incontournable si l’on veut la réussite du Projet. Le coordinateur des quartiers de la commune II, le représentant des jeunes et des Femmes de ladite commune et le maire ont tous réaffirmé leur engagement à jouer leur partition pour la réussite du projet qu’ils ont tous apprécié.
Fakara Faïnké
Source: Le Républicain- Mali