Dans le cadre des contrôles réguliers prévus par la loi pour s’assurer que les opérateurs de téléphonie mobile au Mali, respectent les obligations de qualité de service et de couverture contenues dans leurs cahiers des charges, l’AMRTP (Autorité malienne de régulation des télécommunications, des TIC et des postes) va lancer un audit.
Pour réaliser cet audit, l’AMRTP a lancé en fin août 2024, le processus de recrutement d’un cabinet. Cet audit consistera à évaluer la couverture radio, le service voix, l’interopérabilité, la qualité auditive, les services SMS, les services data et les communications à l’international. A l’issue de l’évaluation, il sera établi une analyse comparative des différents réseaux, ainsi qu’un classement des différents opérateurs par service. Et en cas de manquements, les textes en vigueur prévoient notamment une sanction pécuniaire dont le montant est proportionné à la gravité. Ledit montant ne doit toutefois pas excéder 3 % du chiffre d’affaires de l’opérateur télécoms. Ce taux peut être porté à 5 % en cas de nouvelle violation de la même obligation. Il faut noter qu’avant cette initiative, le régulateur malien des télécoms avait pris une autre importante initiative pour réduire la fracture numérique.
Réduire la fracture numérique, une ambition phare de l’AMRTP
Dans le cadre de son ambition de réduire drastiquement la fracture numérique, le gouvernement malien veut stimuler l’émergence des start-up et la modernisation de l’administration. Pour y arriver, l’exécutif doit garantir l’accès aux services de communications électroniques et de poste à toute la population. L’Autorité malienne de régulation des télécommunications, des TIC et des postes (AMRTP) veut évaluer l’accès des ménages et des particuliers aux TIC, ainsi qu’aux services postaux. Le régulateur télécoms a lancé un appel à manifestation d’intérêts à l’endroit de cabinets de consultants désireux de l’accompagner dans la mise en œuvre de l’initiative. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au mercredi 29 mai 2024.
Selon l’AMRTP, l’objectif principal de l’étude est de recueillir des données statistiques fiables pour mesurer les progrès réalisés en matière d’adoption et d’utilisation des TIC et des services postaux par les ménages et les particuliers au Mali. Elle permettra également d’évaluer les obstacles qui entravent l’adoption de ces services. L’initiative s’inscrit dans le cadre de la mission de régulation des secteurs des communications électroniques et des postes de l’AMRTP. Le régulateur compte utiliser les résultats de l’étude pour orienter ses politiques et ses stratégies en matière de développement des TIC et des services postaux afin de réduire la fracture numérique au Mali. Le projet cadre d’ailleurs avec l’ambition de transformation numérique du gouvernement qui cherche à créer un écosystème propice à l’émergence des start-up, la modernisation de l’administration et la prospérité économique durable. L’exécutif travaille sur l’élaboration d’une politique nationale de développement de l’économie numérique pour la période 2024-2028.
En janvier dernier, il a confié l’extension du réseau national de fibre optique à une société chinoise pour 117,3 millions de dollars. Notons que le parc national d’abonnements mobiles est passé de 22 millions en 2017 à 25,8 millions en 2022. Le taux de pénétration du mobile était de 117 % en 2022. Et, d’après une étude de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) publiée en novembre 2023, une bonne réglementation de la qualité des services permet au régulateur de protéger les intérêts des consommateurs. L’étude ajoute qu’une bonne qualité de service peut améliorer l’expérience numérique et créer de nouvelles opportunités pour les individus et la communauté.
Mariam Konaré