Perçue très tôt par l’Office du Niger comme une condition nécessaire à un développement équitable, participatif et durable, la prise en compte de la dimension genre est matérialisée dans l’ensemble des projets et des documents de planification de l’Office du Niger, notamment le schéma directeur de développement de la zone Office du Niger, le Contrat-Plan et le Plan de Campagne Agricole.
Les femmes sont très actives dans tous les secteurs de développement de la zone Office du Niger, notamment la riziculture, le maraîchage, la transformation, le commerce, la prestation de services…
Durant la campagne agricole 2018/2019, le nombre de femmes cheffes d’exploitation était de 8 749 pour une superficie de 10 061 ha, soit une moyenne de 1,15 ha par femme. Elles ont été directement installées, avec les jeunes, sur au moins 15% des superficies des nouveaux aménagements ou sont devenues cheffes d’exploitation suite au décès de leur mari. Durant cette campagne, les femmes ont produit 61 173 tonnes de riz paddy, soit 7,45% de la production totale qui était de 820 983 tonnes.
En ce qui concerne les jeunes ruraux, de 2003 à 2018, ils sont 479 (dont 374 hommes et 105 femmes) à avoir été installés par l’Office du Niger et l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (APEJ) sur 1 601,32 hectares.
Le maraichage est essentiellement pratiqué en contre-saison par les femmes sur les terres rizicoles de leurs maris et sur celles mises à leur disposition par les projets d’aménagement. Organisées en Groupement d’Intérêt Economique Féminin(GIEF) pour mieux profiter de leur production, les femmes représentent environ 65% des producteurs maraîchers de la zone.
La superficie totale mise en culture en maraichage a été de 11 287 ha avec les résultats de production suivants : 255 911 tonnes d’échalote, 13 288 tonnes de gombo, 27 283 tonnes de tomate, 813 tonnes de piment et 7 693 tonnes d’ail.
La transformation et le commerce des produits du maraichage sont au centre des activités des femmes. Cette transformation concerne le riz (décorticage-triage, étuvage) et les produits maraichers (conservation et séchage de l’échalote, séchage et transformation de la tomate en concentré). La plupart des villages possède aujourd’hui leur case de conservation de l’échalote et leur séchoir. Les produits transformés sont vendus sur place, dans les marchés hebdomadaires de la zone où les grossistes et les intermédiaires s’approvisionnent.
En rapport avec les thèmes de formation, les femmes pratiquent aussi la teinture, la fabrication de savon, l’embouche ovine, l’alphabétisation, la pisciculture…
À l’Office du Niger, les femmes ont accès au foncier et au crédit agricole dans le domaine de la riziculture et du maraichage. Ce qui leur confère une autonomie de contrôle et d’utilisation de leurs revenus. Elles contribuent ainsi à la scolarisation, à la sécurisation et aux soins médicaux des enfants. Elles améliorent également l’alimentation de la famille, singulièrement des enfants par l’utilisation des produits maraichers.
Le Plan Stratégique Genre de l’Office du Niger (PPSG-ON), conçu pour la période allant de 2019 à 2023, donne à l’ON la mission de promouvoir un cadre favorable à l’Équinté Femme et Homme (EFH) propices à la mise en place d’économies équitables et durables. Il vise à accroître l’autonomie économique des femmes et l’égalité des chances dans la zone où l’ON et ses partenaires interviennent, en tant qu’acteur contribuant de manière notable à l’instauration d’économies locales efficaces et de chaînes de valeur (riz, maraichage, aquaculture et élevage) inclusives, éléments fondamentaux d’un développement durable et équitable. Il traduit la politique de l’ON, qui considère l’égalité des genres comme un élément essentiel de la promotion d’une bonne gestion économique et comme une condition sine qua non de la sécurité alimentaire.
Le Plan Stratégique propose une vision et une mission de l’ON qui s’articule autour de cinq (5) orientations stratégiques qui sont :
- Un meilleur accès au financement et à un appui commercial aux entreprises dirigées par des femmes ;
- Un meilleur accès des femmes à l’emploi et aux compétences ;
- Un meilleur accès à l’éducation(formation, alphabétisation, scolarisation des filles…) ;
- Un meilleur accès à des Services Énergétiques Modernes et Durables ;
- Un renforcement du rôle de la femme au niveau des instances de prise de décision (Direction de l’ON, services d’encadrement, famille, communauté).
Source : SCOM-ON
L’ ENQUÊTEUR