Des heurts ont éclaté entre forces de l’ordre et étudiants dans la capitale congolaise tandis que des manifestants protestaient, pour la troisième journée consécutive, contre un projet de réforme électorale.
Une nouvelle journée de violences se profile en République démocratique du Congo (RDC). Mercredi matin, devant l’université de Kinshasa, des heurts ont opposé la police à quelques dizaines d’étudiants hostiles au président Kabila, accusé de vouloir se maintenir au pouvoir à la faveur d’une nouvelle loi électorale.
“Ce matin encore nous sommes en pleine opération parce qu’il y a un mouvement près de l’Unikin” (université de Kinshasa), a déclaré le porte-parole Israël Mutumbo. “Nous sommes en train de sillonner la ville car il y a des petits groupes qui se forment”.
Une journaliste de l’AFP a entendu deux coups de feu dans le campus universitaire, alors qu’un petit groupe de policiers faisaient face à des étudiants qui scandaient “Kabila dégage”. Dans le quartier de Ndjili, un poste mobile de police a été détruit par un groupe de jeunes ouvertement hostiles au chef de la police de Kinshasa, le général Celestin Kanyama.
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Les protestataires dénoncent l’examen d’une nouvelle loi électorale qui pourrait entraîner un report de l’élection présidentielle et donc permettre au président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat en 2016.
Les télécommunications toujours coupées
Ces nouveaux troubles interviennent après deux journées de violences meurtrières dans la capitale de la RDC, qui ont fait 28 morts, selon une organisation de défense des droits de l’Homme congolaise, cinq selon les autorités.
Plusieurs partis de l’opposition avaient appelé la population à se rassembler lundi 19 janvier, afin de s’opposer au texte législatif. Des violences ont aussitôt éclaté à Kinshasa et à Goma, dans le nord du pays. Lundi, deux agents de la Monusco – mission de l’ONU déployée en RDC – ont été blessés à Goma, et des responsables de partis d’opposition arrêtés, selon Gaïus Kowene, journaliste local etObservateur de France 24. Mardi, des émeutiers ont incendié des pneus et une mairie à Kinshasa, et de nombreux pillages ont eu lieu.
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Face à l’ampleur de la contestation, la fébrilité du pouvoir est palpable. Les télécommunications ne fonctionnent pas depuis plusieurs jours dans le pays. Internet était toujours coupé mercredi, les services 3G et les SMS indisponibles, et les signaux de RFI, Canal Kin ou de la Radio Télévision catholique toujours hors système. La plupart des écoles de Kinshasa étaient fermées, selon des journalistes de l’AFP et des habitants.
L’opposition appelle à rester mobilisé
Le cardinal Monsengwo lui même a demandé au ministre congolais de la Communication de rétablir les signaux. Dans un communiqué, le chef de l’Eglise catholique congolaise a dénoncé “un état de siège incompréhensible” et condamné le recours à la force de la police. “La démocratie dit pluralisme d’opinions et de pensées”, a-t-il rappelé en encourageant le peuple “à rester vigilant”.
L’opposant historique de Kabila, Etienne Tshisekedi, a lui aussi lancé mardi, depuis Bruxelles, un appel à la mobilisation pour “contraindre ce régime finissant à quitter le pouvoir”.
Le projet de révision du code électoral – décrit par l’opposition comme un “coup d’État constitutionnel” – a été adopté au cours du week-end par la chambre basse du Parlement et doit être débattu au Sénat.
Avec AFP et Reuters
Source: France24