Après une année d’incertitude et d’immobilisme, le président IBK se serait enfin décidé à prendre le taureau par les cornes. Pour le faire, il serait dans une logique de procéder à un remaniement en profondeur pour que sa cote de popularité connaisse une légère hausse auprès des Maliens déçus par l’affaire de surfacturation. Une affaire qui éclabousse celui qui a décrété l’année 2014, année de la lutte contre la corruption et la délinquance financière. Mais pour insuffler ce sang nouveau, le chef de l’Etat a deux noms sur son tableau de chasse. Le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération Abdoulaye Diop et le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle.
Le choix du premier serait dû à sa capacité d’homme d’Etat qui a su donner une place de choix à notre diplomatie. Partout où, Abdoulaye Diop est intervenu, on a retenu de lui un homme qui place les intérêts du Mali au cœur de ses préoccupations. Contrairement à certains de ses collègues qui ont sauté sur la première occasion pour devenir milliardaires.
On vient de découvrir en lui les qualités d’un négociateur hors pair. Sans tambour, ni trompette, il a su renverser la vapeur au profit du Mali et convaincre les souteneurs du MNLA que l’intégrité territoriale du Mali est un gage de stabilité dans la bande sahélo-saharienne. Contrairement à des hommes politiques qui croient qu’ils devraient conduire les négociations d’Alger pour avoir été un moment donné associé à ce dossier.
Dans l’entourage du président Keïta, on pense qu’Abdoulaye Diop répond aux critères du futur Premier ministre qui peut traduire les slogans de campagne du candidat IBK en actes et satisfaire les urgentes attentes du peuple malien. Il pense que ce choix serait un bon choix. Raison ? Il ne nourrit aucune ambition pour lorgner le fauteuil d’IBK qui a eu la maladresse de choisir Moussa Mara. On reproche à ce dernier de préparer déjà la présidentielle de 2018.
Le choix du second est de satisfaire les militants du RPM (Rassemblement Pour le Mali), parti au pouvoir, mécontents de la nomination d’un Premier ministre qui n’est pas issu de leur formation politique. Dans la bataille de nomination d‘un Premier ministre RPM, les tisserands ont débauché des députés pour avoir une majorité parlementaire. La nomination de Mahmane Baby serait le couronnement d’une carrière politique.
On se rappelle qu’il fut le premier président de la jeunesse RPM. IBK le fera pour avoir la conscience tranquille vis-à-vis des militants de son parti et couper l’herbe sous le pied des briscards du parti. Mais, au lieu que sa nomination resserre les rangs du parti, elle produira l’effet contraire. Car les vétérans, qui croient que leur heure est arrivée pour sortir par la grande en prenant leur retraire politique, vont le combattre jusqu’à leur dernier souffle. Comme si ce n’étaient pas eux qui réclamaient à cor et à cri un RPM bon teint.
Yoro SOW
Source: L’Inter de Bamako