Le mouvement national de libération de l’Azawad à l’origine de la récente rébellion touarègue au nord du Mali est confronté ces derniers temps à des rivalités ethniques. Lesquelles sont sur le point de fragiliser ce mouvement séparatiste qui pourtant fait croire à la face du monde que le combat qu’il mène se fait au nom des populations du nord principalement les Touaregs. Ironie du sort, les considérations identitaires sont surtout très pressentes du côté des Touaregs dont certains commencent à s’interroger sur les véritables motivations du MNLA.
Opposé au gouvernement de Bamako, le MNLA entretient souvent des rapports conflictuels avec les autres mouvements armés du nord et est maintes fois accusé par ces derniers de jouer un double jeu.
Certains membres du MNLA notamment des leaders non kidalois commencent à comprendre qu’ils sont en train de se battre pour la cause des Ifoghas de Kidal au détriment des intérêts des autres communautés. Pour preuve les Kalansars de Tombouctou sont en train d’entrevoir les voies et moyens pour rejoindre la plateforme des groupes d’autodéfense favorables à l’unité nationale. Les autres communautés qui composent le MNLA ont aussi pris conscience des rôles secondaires qu’ils assument au sein de ce mouvement séparatiste. Au motif que ce sont les Ifoghas qui ont toujours joué les premiers rôles en faisant prôner leurs intérêts au niveau politique. Alors que les fils des autres communautés servent de chair à canon. Outre les Kalansars, les Chabanamas de Kidal, les Oulimidingues de Ménaka souhaitent un autre traitement de faveur au sein du MNLA au risque de le quitter.
Abdouylaye DIARRA