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Niger : les deux mines d’Areva toujours à l’arrêt pour «maintenance»

Ouvriers travailleurs mine uranium Areva Arlit Niger

La production des mines de la Somaïr et de la Cominak est toujours arrêtée à Arlit, au nord du Niger, et elle le sera au moins jusqu’à mi-janvier. Areva justifie cet arrêt par une opération régulière de maintenance sans aucun lien avec les négociations en cours à Niamey, qui piétinent. Ces discussions visent à élaborer de nouvelles conventions entre Areva et l’Etat nigérien après l’arrivée à échéance, le 31 janvier dernier, des anciens accords. Sur place, les syndicats des travailleurs dénoncent des pressions d’Areva.

Le bras de fer se poursuit entre Areva et l’Etat du Niger et aucune information ne filtre sur les discussions en cours qui se déroulent à huis clos. Depuis plusieurs jours, Niamey cherche à convaincre Areva de se soumettre à la loi de 2006 qui fixe une fiscalité plus avantageuse pour le Niger – et qui n’était pas imposée au groupe français jusque-là car les précédents accords, élaborés en 2001, étaient entrés en vigueur le 1er janvier 2004.

Dans ce contexte tendu, la production des mines a été arrêtée, officiellement pour maintenance. « Une opération régulière jusqu’à la mi-janvier, voire plus », dit-on au siège d’Areva à Paris, et qui n’aurait aucun lien avec les négociations. Mais les travailleurs voient dans cette maintenance, qui dure depuis le 18 décembre pour la mine de Cominak, une pression du groupe nucléaire.

Salifou Chipkaou, secrétaire-général-adjoint de la Synamin, le syndicat des mines, assure qu’Areva a bel et bien choisi d’arrêter la production pour d’autres raisons. La position officielle du groupe nucléaire, explique-t-il, est contredite par les propos du directeur d’exploitation d’une des mines, la Cominak. Le 31 janvier, ce dernier aurait appelé les représentants du personnel pour leur dire qu’il y avait un vide juridique à compter de cette date puisque les conventions étaient arrivées à échéance, et qu’ils ne pouvaient donc plus continuer à travailler dans ces conditions-là.

Des salariés inquiets pour leur condition de travail

Il aurait par ailleurs assuré qu’il n’avait pas reçu le décret pris en conseil des ministres le 27 décembre, censé justement combler le vide juridique en attendant l’adoption d’une nouvelle convention. En attendant, si les unités administratives et logistiques des mines fonctionnent toujours, les travailleurs de la production, eux, sont désœuvrés : ils ne font que surveiller les installations. Mais ils se rendent tous les jours à leur poste et ne sont pas officiellement au chômage technique.

Les conventions qui sont en train d’être revues ont pour but de fixer les conditions financières, juridiques, économiques, douanières et sociales dans lesquelles l’exploitation des mines se fait. Mais dans les faits, elles abordent peu les questions sociales.

Or les négociations en cours ont relancé chez les travailleurs une forte demande d’amélioration de leurs conditions de travail. Certains employés se plaignent et souhaiteraient voir un chapitre consacré à leur santé. Seront-ils mieux protégés avec les nouveaux accords ? On ne sait pas encore mais dans les derniers textes, aucun chapitre n’abordait dans le détail ce sujet.

Areva s’engageait à respecter les règlements en vigueur dans le pays et à loger les employés nigériens dans des conditions d’hygiène conformes à la législation locale. Dans le chapitre dédié à la protection de l’environnement, le groupe nucléaire s’engageait à contrôler périodiquement la qualité des sols, des eaux et de l’air dans le périmètre de la mine et alentour. Elle s’engageait aussi à préserver la santé et la sécurité des populations qui vivent à proximité. Mais pas de référence précise aux conditions de travail des employés.

La société civile nigérienne souhaite pour sa part que ces conventions soient discutées au parlement pour que les questions d’environnement et de prévention des maladies, justement, soient abordées. Mais ces conventions, on l’a dit, sont, encore aujourd’hui, toujours élaborées à huis clos. Sans possibilité de débat.

rfi

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