Certes la démocratie est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple, mais la voix du peuple doit être unique et incontestée par lui-même. Au cas contraire, la démocratie n’a pas son sens réel.
Les contestations, les protestations, les revendications, les réclamations, les rejets, les meurtres, les attaques… sont des maîtres mots qui décrivent la situation actuelle du pays. Une situation qui découle d’une crise créée de toutes pièces à partir de l’extérieur par des personnes se disant être des fils du pays et qui réclament une indépendance dont ils ignorent réellement la vraie nature, les tenants et les aboutissants.
A cette première classe humaine s’ajoutent les éternels contestataires qui savent changer de couleur, d’appartenance mais aussi d’idéologie de manière circonstancielle. Un jeu qui ne peut profiter ni au pays ni à l’intérêt collectif. Au fond, la finalité des deux catégories est la même. L’impatience de l’homme le pousse à perdre inutilement le temps.
A ce stade actuel des choses, comme l’écrivait une observatrice, « il ne sert à rien de crier, de critiquer, de dénoncer, de supporter, de proposer, si nous-mêmes, en notre fort intérieur, ne sommes pas prêts pour ce changement, pour le Mali… » Elle ajoute : « On voit et on connait les réalités, mais par peur que le robinet ne soit coupé ou tel proche ne soit frustré, on préfère se taire- on pense d’abord à son ventre avant de poser des actes – chaque « dealer » oups, leader, a son agenda, qui est tout sauf pour le Mali… La jeunesse est tellement désabusée qu’elle préfère suivre celui qui lui jette ses os, plutôt que celui qui veut lui ouvrir les yeux… »
Donc objectivement, les luttes et contestation n’ont pas pour but de faire sortir le Mali dans les difficultés actuelles mais de s’assurer de la pérennité de son existence financière.
En réalité, les Maliens certes sont fatigués et déçus d’attendre un changement rapide et positif, mais ce changement ne peut venir d’ailleurs. Il ne peut pas être l’œuvre une tierce personne mais des Maliens eux-mêmes à travers le patriotisme et l’amour pour l’avenir radieux du Mali.
Leur immense attente constitue un blocage pour l’émergence du Mali dans la mesure où aucun dirigeant ne peut avoir le temps de faire ses preuves ou avoir l’occasion de faire son travail comme il se doit. Les Maliens contestent à chaque occasion leurs dirigeants. Comment ces derniers peuvent-ils avoir la stabilité et la tranquillité psychologique d’œuvrer comme il se doit afin d’apporter un mirage de bonheur.
Le Mali connaitra-t-il le changement souhaité ?
Comme les juifs qui attendent la venue du messie qui les délivrera, les Maliens eux aussi attendent le dirigeant singulier qui va, en un coup de baguette magique transformer leur vie. Erreur ! Le vrai changement est celui des mentalités. En d’autres termes, le changement n’est pas extérieur à la raison, il est un phénomène psychologique avant de devenir social et économique ou politique.
Comme le dit la sagesse populaire, l’homme est naturellement méchant ; il croit le mal plutôt que le bien, il s’exagère facilement les torts du prochain et les augmente presque toujours ; il voit clairement les défauts d’autrui et n’aperçoit pas ses vertus. Le Mali dit être au-dessus de toutes ses considérations. Mais nous voulons le contraire et actif pour y arriver.
Si ceux qui ne sont pas aux commandes empêchent ceux qui les ont aidés de travailler dans la sérénité et la tranquillité, le changement ne viendra non plus de ceux-ci. Ils seront toujours et à jamais considérés comme les méchants et ennemis du peuple alors que la vérité est autre. Le danger du préjugé est de se faire des idées toutes fausses et s’assurer qu’elles deviennent dans l’esprit. Donc, il est nécessaire si nous aimons notre patrie d’en finir avec cette fantaisie sentimentale fort répandue qui déclame avec naïveté.
La Rédaction
Source: Le Point