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Politique : Moi d’abord, après Dieu !

Le Mali est à la croisée des chemins de la déliquescence et de la dégénérescence. Les hommes politiques de tout bord, les religieux, les fonctionnaires et autres acteurs clés ont contribué à mettre le pays sur une pente raide. Chacun d’eux est responsable directement ou indirectement de cette situation, des fois sans le savoir ni le vouloir. Les ennemis n’ont-ils pas atteint leur objectif : la destruction systématique, lente mais sûre du Mali.

Après l’échec de la déstabilisation du pays par les hommes politiques de l’opposition et de tous azimuts, c’est les religieux qui prennent la relève et torpillent à tout va. D’office leur mission d’orientation et de guidance sur la voie de Dieu est mise de côté : « Il faut d’abord que je me sers avant de servir Dieu, sinon il sera trop tard surtout que mon mandat est déjà à terme ».
Une idée qui a tout son sens dans cette situation créée par les religieux. Mais on peut aussi reprendre la même idée d’une autre manière pour l’unanimité de tous les guides spirituels greffés sur cette affaire : « Dieu est en haut, nous sommes en bas. Nous imposons un équilibre de force et de pouvoir par notre sauf de l’argent ». Le bien matériel est l’amour véritable de l’homme sur terre.
Pour justifier leur acte, une occasion est toute trouvée : l’introduction discrète et secrète de l’homosexualité dans l’enseignement fondamental. Chose diamétralement opposée aux coutumes et mœurs du Mali. Tout le peuple leur donne raison et applaudit Mahmoud Dicko. Le gouvernement, pour éviter des histoires et complications sur le sujet, leur a donné aussi raison dès au départ. Cette raison toute donnée a aiguisé leur appétit et les poussent à un règlement de compte envers le président et son Premier ministre. Car les deux avaient fermé le robinet à un tel.
Dieu est mis de côté à cause des profits de ce bas monde par ceux qui l’adorent ou doivent l’adorer en premier. Pourtant, la vraie religion nous enseigne nos devoirs, nos impuissances, notre orgueil et la concupiscence. Elle donne aussi les remèdes, ordonne l’humilité et apprend à l’homme la finalité de la vie : la mortification. Dans le cas du Mali, tout cela semble être mis de côté : Moi d’abord et après la religion.
Georg Christoph Lichtenberg, philosophe, écrivain et physicien allemand face à la ruse des hommes et l’usage de la religion pour leur intérêt personnel et égoïste a mis en évidence cette idée : « Religion : une affaire du dimanche ». J. M. Straczynski, scénariste, nous aide à dire que « ce n’est pas aux dieux de décider de l’existence de l’homme, c’est à l’homme de décider de l’existence des dieux ». Les religieux veulent se servir avant de servir Dieu.
Nos hommes religieux nous montrent de plus en plus que leur religion semble ne plus être celle révélée et prêcher par le prophète « … N’est qu’une magie devenue respectable ». De la mission divine, ils passent discrètement à la leur. Dans leur dernier meeting organisé le dimanche 10 février 2019, ils ont encore démontré leur faiblesse au grand jour. Le meeting de prières pour le Mali s’est transformé à un règlement de compte personnel contre le PM, SBM. L’échec est humain mais personne ne trouve le temps de faire réellement ses preuves .Comment allons-nous donc résoudre les problèmes du pays ?
Sans soutenir un tel ou tel, mais nous pensons que le peuple malien a sûrement un problème naturel et fondamental : « la dirigiphobie », la haine contre les dirigeants. Et c’est donc désormais un véritable risque de devenir dirigeant dans ce pays.
La loi du Talion est automatiquement appliquée par le Premier ministre qui renvoie entre les cordes ses détracteurs. En une phrase, il termine d’abord le débat qui avait commencé un mois auparavant mais pratique la stratégie de la guêpe : il pique et fait mal, très mal : « Nous ferons tout ce qui est à faire pour la paix mais nous combattrons tous ceux qui nous combattent ». Il est bon de parler certes mais mieux vaut se taire en pareil circonstance. Tous deux sont nuisibles lorsqu’ils sont outrés, disait un poète arabe.
B.M.

Source: Le Point

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