Le jeudi 7 février 2019 s’est tenue la 47e session du conseil d’administration de l’Institut national de recherche en santé publique (INRSP), sous la présidence de Mme Assétou Founè Samaké Migan, ministre de l’Innovation et de la Recherche scientifique en présence de Mamadou Sounkalo Traoré, directeur général de l’INRSP, ainsi que d’autres personnalités.
A l’ordre du jour, l’examen et l’adoption du procès-verbal, l’état d’exécution des recommandations de la 46e session, les présentations des rapports d’activités techniques et financiers du 31 décembre et la présentation du budget.
Dans son intervention, le directeur général de l’INRSP a d’abord souhaité la bienvenue à tout le personnel de la structure et remercié la ministre qui a tenu à présider elle-même le conseil avant d’indiquer que cette 47e session du conseil d’administration de l’Institut national de recherche en santé publique (INRSP) se tient dans un contexte de changement de tutelle.
Ce changement, indiquera-t-il, nous place désormais au cœur de notre mission principale qu’est la recherche, pour nous départir un peu de la routine. Cette décision hautement stratégique pour l’INRSP nous interpelle fortement pour le développement d’une véritable culture de recherche, d’une culture de l’excellence, pour la constitution d’équipes de recherche, fortes et compétitives, a t-il-déclaré.
Le DG a aussi mis l’accent sur les nombreuses difficultés auxquelles son Institut fait face : « Notre institut a malheureusement du mal à développer des ailes d’une institution de recherche compétitive sur le plan international à cause de nombreuses difficultés qui sont, entre autres :
– la timidité du processus d’accréditation de nos laboratoires ;
– l’état de délabrement avancé de nos centres ruraux de Bandiagara, Sélingué et Kolokani ;
– l’insuffisance de financement des projets de recherche ;
– la lenteur du processus de réaménagement et d’équipement du laboratoire national de référence de la tuberculose, pour en faire un laboratoire de diagnostic de niveau de sécurité biologique p3, capable de faire le diagnostic de virus Ebola et d’autres pathogènes », a-t-il mentionné avant de mettre un accent particulier sur qui la crise financière, notamment l’insuffisance des recettes propres à l’INRSP et l’incapacité de la structure à assurer les dépenses liées aux salaires et accessoires de salaires des contractuels et les ristournes des travailleurs.
Selon lui, malgré ces difficultés l’INRSP a continué à jouer en 2018, un rôle de 1er plan dans la coordination des actions de la sécurité sanitaire mondiale pour une application effective du règlement sanitaire du Mali. Par ailleurs, Sounkalo Traoré a aussi fait savoir au ministre que la grande priorité de l’INRSP, est aujourd’hui le renforcement de ses capacités en ressources humaines.
Pour sa part, la ministre Assétou Founé Migan n’a pas mâché ses mots. « Il faut se rendre à l’évidence, l’INRSP est aujourd’hui en crise. Cette crise est fondamentalement organisationnelle », a-t-elle déclaré.
Selon elle, il nous faut regarder quelles sont les ressources humaines indispensables pour que cette structure soit fonctionnelle durablement. Et de continuer en disant ceci : « Quand je vois que nous avons des millions d’arriérés à l’INRSP, cela veut dire que le présent n’est pas garantie et le futur compromis. Nous ne pouvons pas continuer dans ce sens ».
« L’INRSP doit être aujourd’hui guidé par le sens de l’objectivité, en ce rendant compte qu’à partir du moment où on ne peut garantir le salaire d’un employé, il y a des règles pour cela. Il nous faut redimensionner les activités de l’INRSP en fonction de ces ressources », a-t-elle conseillé.
Signalons que le budget de l’INRSP a connu une diminution. De 2 milliards de F CFA en 2018, il est passé à 1 milliard 952 millions 770 000 F CFA.
Kadidia Doumbia, stagiaire
Source: Le Point