La chef de la diplomatie européenne réclame en Ukraine un arrêt des violences et des intimidations, « d’où qu’elles viennent ». Catherine Ashton s’est exprimée ce mercredi 29 janvier après un entretien avec le président Viktor Ianoukovitch. Des propos qui interviennent alors que le Parlement a commencé à discuter de nouvelles concessions à l’opposition, notamment d’une amnistie des manifestants arrêtés lors des troubles. De son côté, la Russie affirmait attendre la constitution du nouveau gouvernement ukrainien pour décider s’il y avait lieu ou non de mettre en œuvre les accords conclus en décembre dernier sur une aide de 15 milliards de dollars.
Avec notre correspondante à Moscou, Murielle Pomponne
Vladimir Poutine souffle le chaud et le froid. Ce mardi à Bruxelles, il déclarait que la Russie ne reviendrait pas sur l’accord de prêts de 15 milliards de dollars et sur les nouveaux tarifs énergétiques, même en cas d’arrivée de l’opposition au pouvoir à Kiev. « Nous ne le ferons pas, ce qui est important pour nous, c’est que l’économie ukrainienne ait du crédit », avait-il ajouté.
De retour à Moscou, le discours change. A l’issue d’une réunion de travail avec ses principaux ministres, le président russe fait savoir que la Russie attend la formation du nouveau gouvernement ukrainien pour décider si elle poursuit ses achats d’obligations ukrainiennes. Pour l’instant, seuls 3 milliards ont été versés en décembre dernier. « Nous avons besoin de savoir quels seront les principes du nouveau gouvernement », précise le Premier ministre russe.
Alexeï Oulioukaïev, le ministre russe de l’Economie, a semé un peu plus le doute. « Notre détermination à remplir nos obligations a été confirmée. Mais en ce qui concerne le calendrier et les modalités, c’est un sujet qui demande de nouvelles discussions avec nos collègues ukrainiens », a-t-il ainsi déclaré.
Le Premier ministre ukrainien par intérim, Serhiy Arbouzov, espère bien que les Russes vont très vite débloquer une deuxième tranche d’aide de 2 milliards de dollars. Car les deux mois de crise politique n’ont pas arrangé la situation économique du pays, qui était déjà au bord du dépôt de bilan au moment où la crise a éclaté.
Il n’est en tout cas pas question d’accorder de nouveaux délais à l’Ukraine pour payer sa dette gazière. Dmitri Medvedev souligne que malgré la baisse de tarif d’un tiers accordé en décembre, l’Ukraine ne paie toujours pas ses factures. Kiev doit en effet 2,7 milliards de dollars au Russe Gazprom. Une dette qui aurait dû être payée avant le 25 janvier dernier. La porte n’est pas fermée, mais la générosité de la Russie se fait plus exigeante.
rfi