Les 12 militaires burkinabè qui ont perdu la vie lors de l’attaque du Groupement des Forces anti-terroristes (GFA) à Nassoumbou ont été conduits à leur dernière demeure hier mardi 20 décembre 2016 au cimetière de Gounghin.
24 heures après l’attaque, le Président Ibrahim Boubacar Keita (IBK), de retour d’un sommet à Abuja, était au chevet du Burkina. Parti témoigner de la solidarité de notre pays aux Burkinabè, il a annoncé à sa sortie d’audience avec son homologue Roch Kaboré l’idée de patrouilles mixtes burkinabè et maliennes.
Le 16 décembre 2016 à l’aube le Burkina perdait 12 de ses soldats déployés pour lutter contre les attaques terroristes dans la partie Nord de son territoire. Comme cela a été le cas en début d’année avec le Premier ministre, Modibo KEITA, cette fois c’est le Président IBK qui a fait le déplacement pour venir témoigner de la solidarité du pays.
« Ces soldats burkinabè surpris dans leur mission, lâchement assassinés, le matériel détruit, cela ne peut nous laisser indifférents. Il était donc normal et indiqué que nous venions ici aujourd’hui témoigner toute notre solidarité », a déclaré Ibrahim Boubacar Keita à sa sortie d’audience avec son homologue Roch Kaboré.
Face à la « détermination à détruire, à tuer » et à la mobilité sans pareille des terroristes d’un pays à un autre, le Président IBK ne voit qu’une seule solution : la mutualisation des efforts pour venir à bout d’eux parce que dit-il, « cela ne peut se poursuivre indéfiniment sans que l’on ne cherche les moyens d’y mettre bon ordre ». L’urgence de la situation le recommande. Et de Chef de l’Etat d’annoncer que le sujet des échanges avec homologue Roch Kaboré sera abordé de manière « plus approfondie » dans le cadre d’une rencontre du G5 Sahel dans les jours à venir pour « bouter hors du Sahel », le terrorisme.
En attendant le G5 Sahel, précise-t-il, tout ce qui pourra être fait en matière de mutualisation, le sera.
« Aucun article juridique ne nous arrêtera. Il ne sera pas question que l’on puisse venir impunément tuer au Burkina et trouver refuge tranquille au Mali. Sûrement pas ! », a déclaré IBK.
Au nombre des décisions envisagées figure le ratissage de la frontière par des patrouilles mixtes burkinabè et maliennes. « Dans tous les cas, tout ce que l’on pourra faire et qui sera de sorte que ce combat, nous le gagnons, nous le ferons. Nous sommes totalement ouverts », a indiqué Boubacar Keita.
Qu’arrivera-t-il en cas de fuite de l’autre côté de la frontière ?
« Ils seront attendus », a répondu le Président malien. Selon lui, c’est aussi cela l’entraide dans cette lutte commune contre un seul et unique ennemi. Et comme « il n’y a pas de rigidité entre le Burkina et le Mali » et parce qu’« il ne saurait y en avoir », ce qui est « clair » pour lui, « nul ne pourra compter sur cela, penser venir faire un coup au Burkina et trouver havre tranquille au Mali. Pas question ! Inch Allah ! », espère le Président malien.
A entendre Ibrahim Boubacar Keita, il y aurait un lien entre la réussite de la conférence de mobilisation de fonds pour le financement du Plan national de développement économique et social et la dernière attaque qu’ont subie les forces burkinabè. Il a salué ce qu’il qualifie de « fabuleuse mobilisation de ressources pour le développement du Burkina en un temps aussi court ».
Une mobilisation qui témoigne selon lui du fait que le pays reprend sa place dans le concert des nations, inspire confiance, que l’investissement y est possible, attractif. « Toutes choses qui ont l’air de déranger certains. Mais ils ne réussiront pas. Ils auront face à eux ce peuple burkinabè déterminé », a conclu le Président IBK avant de regagner Bamako.
Source : Burkina 24