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Liberté d’expression : Le Mali recule de cinq points

À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée ce 3 mai 2025, la Maison de la Presse du Mali a dressé un tableau sans complaisance de la situation de la liberté d’expression dans notre pays.

Par-delà les formules de circonstance et les hommages rendus aux disparus du journalisme malien, le discours du président de la Maison de la Presse, prononcé lors du lancement de la Semaine nationale de la liberté de la presse, sonne comme un cri du cœur. Un cri face aux réalités amères allant des enlèvements non élucidés, emprisonnements inquiétants, précarité économique des organes de presse et à la législation obsolète. Le thème de cette 32ᵉ édition, « Informer dans un monde complexe : l’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse », met l’accent sur les nouveaux défis auxquels font face les journalistes. À l’instabilité politique, sociale et sécuritaire, s’ajoute désormais, la menace technologique. Dans ce contexte troublé, le rôle du journaliste reste central, mais de plus en plus dangereux. Le président de la Maison de la Presse n’a pas mâché ses mots en évoquant les cas de Birama Touré, disparu depuis dix ans, de Hamadoun Nialibouly et Moussa Bana Dicko, toujours introuvables. Il a également appelé à la clémence pour Alhousseiny Togo, directeur de publication récemment placé sous mandat de dépôt. Un état de fait jugé alarmant, et qui jette une ombre sur la justice malienne.

Le dernier classement 2025 de Reporters Sans Frontières place le Mali en recul de cinq places. L’organisation pointe du doigt la fragilité économique des médias comme l’un des principaux freins à la liberté de la presse. Publicités raréfiées, concentration de la propriété, financement opaque : les médias maliens, déjà fragiles, peinent à survivre. Mais dans cette grisaille, des lueurs d’espoir émergent. Deux événements marquants ont été annoncés à travers une rencontre nationale des acteurs de la presse sous l’égide de Mamoudou Bocoum pour diagnostiquer les maux de la profession, et le lancement d’un Fonds de solidarité de la presse, piloté par Bassidiki Touré. Deux chantiers cruciaux pour poser les bases d’un avenir plus autonome et solidaire. Les déclarations récentes du Président de la Transition, le général Assimi Goïta, sur la relecture du cadre juridique des médias sont jugées « encourageantes ».

Toutefois, les professionnels restent prudents mais les paroles doivent désormais laisser place à des actes forts. Même si la liberté d’expression au Mali est à la croisée des chemins, les journalistes, entre précarité, menaces et incertitudes, ne baissent pas les bras. À travers cette semaine de la liberté de la presse, c’est un véritable plaidoyer collectif qui s’élève pour la vérité, pour la justice, et surtout pour que la presse malienne reste debout.

Adama Coulibaly

Source : Nouveau Réveil
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