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Lutte contre le terrorisme: l’offre américaine est-elle crédible ?

L’Émissaire américain, Rudolph ATALLAH, directeur adjoint principal pour la lutte contre le terrorisme au Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, a effectué une visite de 72 heures, la semaine dernière, dans notre pays.

Alors, qu’il a affirmé qu’il était là pour « offrir la solution américaine « au problème du terrorisme au Mali, cette visite de Rudolph ATALLAH qui arrive dans un contexte géopolitique complexe suscite des interrogations alors que le nôtre pays a déjà fait de la Russie son partenaire privilégié, en matière de lutte contre le terrorisme.

A Bamako, Rudolph ATALLAH a eu une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye DIOP ; en présence du ministre en charge de la Sécurité, le général Daoud Aly MOHAMMEDINE.
En dépit de l’enjeu sécuritaire de sa visite, il nous revient que l’émissaire de la Maison blanche n’a pas été reçu ni par le président de la transition, ni par le ministre de la Défense et des anciens combattants, ni par le chef d’état-major général de l’armée malienne. Un détail qui ne trompe pas sur la circonspection des autorités maliennes face à l’offre américaine.
Alors qu’une disposition de la Constitution américaine lui empêche de coopérer avec un pays sous coup d’État et que son président actuel Donald TRUMP nous traite de continent de merde, qu’est-ce qui justifie cette volonté soudaine des États-Unis d’apporter leur soutien à notre pays ?
Le pays de l’oncle Sam est-il réellement motivé de lutter contre le terrorisme ? Est-il nécessaire pour Donald TRUMP de venir au Mali pour lutter efficacement contre le terrorisme ?
À ce propos, la réponse peut être négative quand on sait que le président américain dispose de plusieurs leviers pour lutter efficacement contre le terrorisme sans être obligé de mettre pied sur le continent.
En tout cas, dès son arrivée au pouvoir en janvier dernier, le nouveau locateur de la Maison blanche a reconnu que son pays était en train de financer le terrorisme à travers USAID.
Comme on dit, l’argent est le nerf de la guerre ; de ce fait, il lui suffira de couper les réseaux de financement du terrorisme pour que le phénomène disparaisse comme une ombre dans la forêt.
Un autre levier de lutte contre le terrorisme pour Donald TRUMP serait, par exemple, de soutenir la demande du Mali à l’ONU contre les pays qu’il accuse de soutenir le terrorisme dans le Sahel, à l’image de la France, de l’Ukraine, de l’Algérie et de leurs complices.
Mais, au-delà de cette main tendue, très peu d’observateurs croient à la volonté, voire à la sincérité des USA, de lutter contre le terrorisme quand on sait que tout a commencé au Mali en 2012 alors que les États-Unis avaient une présence militaire dans le pays.
D’ailleurs, c’est l’armée américaine qui était chargée de former les unités d’élite de l’armée malienne à l’image des commandos parachutistes communément appelé ‘’béret rouge’’.
À travers cette présence, l’Amérique avait toute la latitude d’aider le Mali à circonscrire facilement la menace qui était à ses débuts.
Mais, sous le prétexte du coup d’Etat perpétré par Amadou Aya SANOGO et sa bande, l’armée américaine a choisi de quitter notre pays au moment où on en avait le plus besoin.
Le motif avancé est que la Constitution américaine n’autorise pas l’armée à soutenir un pays en transition politique suite à un coup d’Etat, comme déjà évoqué ci haut.
La question qui taraude les esprits après cette visite de Rudolph ATALLAH est de savoir ce qui différencie le coup d’Etat de 2012 à celui de 2020 pour que les États-Unis acceptent de revenir en 2025 ? Ont-ils tiré les leçons de retrait de 2012 ?
En tout cas, malgré l’octroi d’un mandat de 5 ans au général Assimi, le Mali est encore loin d’un retour à l’ordre Constitutionnel.
Mieux encore, le retour soudain de la coopération militaire suscite des interrogations quand on sait que dans un passé récent, l’armée américaine avait ses bases chez nos voisins du Niger.
Malgré la présence et des équipements militaires de dernière technologie, dont les drones, le Niger a sombré dans le terrorisme conduisant au coup d’Etat de 2023 contre le régime de Mohamed BAZOUM.
Et c’est à juste raison que les nouvelles autorités du pays, tirant les enseignements de cette présence militaire, ont demandé aux États-Unis de fermer leur base dans le pays.
Toutefois, cette visite est à l’honneur des responsables de l’AES qui, pour une fois, ont été écoutés sur la question de la lutte contre le terrorisme.
C’est à ce propos que le Chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye DIOP, a déclaré à la suite de leur rencontre que la présence actuelle de Rudolph ATALLAH, un haut responsable américain spécialisé dans la lutte antiterroriste, à Bamako, souligne l’engagement des États-Unis en faveur de la stabilité au Mali.
D’après DIOP, ces échanges visent à favoriser une compréhension mutuelle des enjeux sécuritaires actuels, positionnant le Mali et les États-Unis comme des partenaires stratégiques essentiels dans le combat contre l’extrémisme.
Pour ce faire, l’aide américaine pourra se focaliser sur le soutien technique et logistique aux forces de défense maliennes ; la formation spécialisée dans la lutte contre les explosifs improvisés (IED) ; et la coopération en matière de renseignement dans le respect de la confidentialité et des priorités nationales du Mali.
Du côté malien, les autorités ont exprimé leur volonté de diversifier les partenariats stratégiques, dans un esprit d’ouverture et de complémentarité avec les efforts déployés sur le terrain par les forces nationales et leurs alliés.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : Info Matin
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