En Afrique subsaharienne, et particulièrement dans notre sous-,région la mortalité maternelle est très élevée. Même si « un certain nombre de pays ont réduit de moitié le taux de mortalité maternelle depuis 1990 », selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais c’est dans d’autres régions, dont l’Asie et l’Afrique du Nord, que les progrès plus significatifs ont été réalisés.
Le niveau élevé de décès maternels dans certaines régions du monde « reflète les inégalités dans l’accès aux services de santé et met en lumière l’écart entre riches et pauvres », explique aussi l’OMS. Ainsi, 99% des ces décès surviennent dans les pays en développement et plus de la moitié en Afrique subsaharienne. Le phénomène est accentué dans les zones instables et plongées dans des crises humanitaires, qui enregistrent plus de la moitié des décès. Cette situation est inacceptable pour l’organisation, d’autant que la plupart des décès survenus dans les pays à faible revenus auraient pu être évités.
En 2015, leur ratio était de 239 pour 100 000 naissances vivantes dans les pays en développement contre 12 pour 100 000 dans les pays développés. Des disparités sont aussi observées entre pays, et même à l’intérieur d’un même pays, entre les populations à faibles revenus et celles à revenus élevés. C’est en Afrique centrale que le ratio est le plus élevé, avec 1 150 décès maternels pour 100 000 naissances, suivie de l’Afrique de l’Ouest, avec 1 050 décès. En 2017, on enregistrait au Burkina Faso 320 décès pour 100 000 naissances vivantes, en Guinée 576, au Mali 562, au Niger 509, au Sénégal 315 et en Mauritanie 766.
Décès évitables
Ainsi, malgré les efforts fournis pour l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant, les défis restent immenses. Les taux de mortalité maternelle au Mali, au Niger et en Mauritanie, qui s’élèvent à plus de 550, sont préoccupants. D’autant que plusieurs études révèlent que près de 80% de ces décès maternels pourraient être évités « si les femmes avaient accès à des services essentiels de maternité et à des soins de santé de base dans les délais de réponse appropriés ».
Mais, pour que les actions en faveur de la réduction de ces taux très élevés soient efficaces, il faudra une meilleure appréhension des problématiques et une connaissance exhaustive des causes fondamentales du phénomène.
Des défis compliqués par les contextes difficiles que vivent ces pays, confrontés à la crise sanitaire mondiale liée à la Covid-19 et à des crises sécuritaires. Autant dire que tout comme ce fléau que partagent les pays de la sous-région, les solutions idoines pourraient découler de stratégies et approches pensées de façon commune.
Fatoumata Maguiraga
Source: journaldumali