Le président du CSA, Ahmed Boutache, a annoncé la probable délocalisation des réunions du Comité à l’intérieur du pays en 2019
La 30ème session ordinaire du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (CSA) s’est tenue, hier, à Bamako. L’ouverture des travaux était présidée par le président du CSA, Ahmed Boutache, en présence du ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale, Lassine Bouaré et des représentants des mouvements signataires de l’Accord, en l’occurrence la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme.
L’ordre du jour de cette session portait sur l’adoption du relevé de conclusions de la 29ème session. A ce propos, le gouvernement, au nom des trois parties signataires, a présenté les résultats des actions engagées pour assurer le parachèvement de la mise en œuvre des mesures inscrites dans le premier volet de la mise en œuvre de la feuille de route du 22 mars 2018, d’une part, et des progrès enregistrés dans la concrétisation du 2ème volet de la feuille de route, d’autre part.
Au menu de la session figuraient aussi la présentation du rapport du groupe de travail pour l’association de femmes au processus de mise en œuvre de l’Accord ; l’évaluation des mesures prises par les parties signataires pour favoriser le règlement global et définitif de la question de «l’inclusivité». Il a été aussi question des progrès réalisés en matière de mise à disposition des moyens humains et financiers aux autorités intérimaires. A ces points s’ajoute la présentation des rapports des sous-comités thématiques.
Au terme de la rencontre, le président du CSA, le ministre Lassine Bouaré et la représentante spéciale adjointe du secrétaire général des Nations unies, Jeanne Adamson ont animé une conférence de presse. A cette occasion, Ahmed Boutache a indiqué que la réunion a permis de constater que toutes les mesures prises par les parties maliennes, signataires de l’Accord, avec l’accompagnement de la communauté internationale, pour parachever la mise en place des autorités intérimaires et des mécanismes sécuritaires, conformément à ce qui était prévu par la feuille de route du 22 mars 2018, ont avancé de façon tout à fait encourageante.
A titre d’exemple, M. Boutache a évoqué le programme DDR accéléré, dont le taux de réalisation est de l’ordre de 90%. «Ce qui est absolument loin d’être négligeable», s’est-il réjoui. «Nous avançons donc dans la mise en œuvre de l’Accord de façon plus substantielle et cela, non seulement en raison des efforts qui sont consentis au sein même du CSA, mais fondamentalement grâce aux efforts des parties signataires elles-mêmes», a déclaré le président du CSA.
Un autre point de satisfaction, selon lui, est le fait que les parties maliennes se retrouvent chaque semaine pour discuter de tout ce qui a trait à la mise en œuvre de l’Accord et pour trouver des solutions consensuelles aux problèmes qui peuvent se poser en cours de route. «Ceci contribue de façon déterminante à la progression positive de la mise en œuvre de l’Accord », s’est-il félicité.
Pour le président du CSA, la nouvelle année commencera avec un bilan satisfaisant quant à ce qui a été réalisé en termes de parachèvement de mise en place des autorités intérimaires et de mécanismes de sécurité-défense.
En outre, il a affiché son optimisme quant au lancement de nouveaux chantiers, notamment ceux concernant l’entente, la réconciliation nationale, la révision constitutionnelle etc. Par ailleurs, Ahmed Boutache a annoncé que probablement dans le courant de l’année prochaine, son Comité se transportera à l’intérieur du pays pour tenir ses réunions et davantage se rapprocher des populations.
A la question d’un confrère par rapport à la situation des combattants des mouvements non signataires de l’Accord qui voulaient entrer à Kidal pour procéder au DDR, le ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale a apporté des éclaircissements.
«Tout le monde peut aller à Kidal ; Kidal est une ville malienne, et toutes les parties à l’Accord sont d’accord pour ça », a dit Lassine Bouaré. Pour lui, la priorité est de faire en sorte que tous les acteurs concernés par le DDR puissent passer au filtre d’un ensemble de procédures, permettant d’être plus ou moins déclarés aptes ou inaptes à intégrer les «forces constituées », y compris les forces armées.
Bembablin DOUMBIA
L’Essor