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Camp de chirurgie gratuite : POUR MIEUX ÉRADIQUER L’HYDROCÈLE

Pour venir à bout de l’hydrocèle, le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique et ses partenaires initient chaque année des camps de chirurgie pour la prise en charge gratuite des personnes affectées par cette maladie. Cette année, 255 malades de la ville de Kita et de Koutiala bénéficieront d’interventions chirurgicales. Les activités ont été lancées par le Pr Samba Ousmane Sow, ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, mercredi et jeudi derniers, dans les deux villes bénéficiaires.

Pendant une semaine, ce camp permettra une prise en charge efficace des cas d’hydrocèle avec des équipes hautement qualifiées. Ce n’est pas tout, la prise en charge médicale, le logement et le transport, à la fois pour le malade et pour son accompagnateur, seront gratuits. Le but est d’éliminer la maladie d’ici 2020.

Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique a souligné que cette initiative concrétise les efforts du gouvernement et de ses partenaires  à réduire les souffrances des malades victimes des complications de la filariose lymphatique, notamment le lymphoedème  et l’hydrocèle. Plus connue sous le nom d’éléphantiasis, la filariose est  l’une des maladies tropicales qui sont à la fois les plus invalidantes et les plus répandues.  Pr Samba Ousmane Sow a précisé que la transmission  se fait d’une personne malade à une personne saine par piqûre de moustiques. Elle frappe surtout les pauvres aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain.

Selon l’OMS, environ 1,4 milliard de personnes sont exposées au risque d’infestation de la filariose lymphatique à travers le monde. Dans ce lot, 120 millions sont infectées dans 73 pays où 40 millions d’individus souffrent de complications chroniques telles que le lymphoedème et l’hydrocèle. L’enquête de prévalence réalisée en 2004 a même montré que la maladie sévit à l’état endémique dans toutes les régions du Mali avec un taux de prévalence global de 7,07%, à l’exception  de celle de Sikasso qui a le taux de prévalence le plus élevé (18,6%).

Face à cette situation, le département de la Santé, avec l’appui des partenaires, a élaboré un plan intégré de lutte contre les maladies tropicales négligées les plus fréquentes et qui peuvent être traitées par chimiothérapie préventive. A cet effet, le ministre Sow a indiqué que toutes les régions du pays ont été couvertes par le plan d’une durée de 5 ans.

Parlant de la lutte, Pr Samba Ousmane Sow a déclaré que des résultats satisfaisants ont été obtenus après plusieurs années de lutte contre la filariose lymphatique. Le traitement de masse a été arrêté dans 49 districts sanitaires sur les 75 qui étaient endémiques en 2017. Cependant, l’évaluation des 26 autres districts a montré une prévalence inférieure au seuil d’endémicité de 1% préconisé par l’OMS comme critère d’évaluation pour l’arrêt du traitement. Sur les 2367 cas recensés, il reste 1145  cas d’hydrocèle à opérer.

Malgré ces résultats, le ministre Sow a indiqué que le défi majeur demeurait la détection et la prise en charge des cas de complications de la maladie. C’est pour cela, il a invité la population à venir se faire soigner et à être disponible lors des tournées des médecins afin de réduire  ou rompre la  chaine transmission de ces maladies. Il a assuré que son département fera en sorte que ces maladies ne soient plus négligées  dans notre pays.

Le maire de Koutiala, Oumar Ba Dembélé et le coordinateur des chefs de village, Mamadou Coulibaly, ont remercié le ministre pour cette initiative et assuré que la population sera au rendez-vous. Pour ce faire, ils  se sont engagés à assurer la mobilisation afin de détecter les personnes affectées par cette maladie.

Après la cérémonie, le ministre Sow a rendu visite aux malades. Au total, 13 patients avaient déjà été opérés. Youssouf Mallé, un des accompagnateurs, s’est réjoui de cette initiative qui a permis à son frère de retrouver  la bonne santé. Il a témoigné n’avoir aucune difficulté. «Notre transport a été assuré, le logement est garanti ainsi que la nourriture», a témoigné Youssouf Mallé, avant d’inviter les autres malades à faire comme eux.

Fatoumata NAPHO

L’Essor

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