La France doit s’attaquer sérieusement aux problèmes profonds du racisme et de la discrimination au sein des forces de l’ordre, a déclaré, vendredi, la porte-parole du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, en réaction à la mort brutale du jeune Nahel par un tir à bout portant d’un policier à Nanterre, en banlieue parisienne.
‘’Nous sommes préoccupés par le meurtre d’un jeune de 17 ans d’origine nord-africaine par la police en France mardi. Nous notons qu’une enquête a été ouverte sur des allégations d’homicide volontaire. C’est le moment pour le pays (la France) de s’attaquer sérieusement aux problèmes profonds du racisme et de la discrimination au sein des forces de l’ordre’’, a commenté la porte-parole.
Elle a également appelé les autorités à ‘’veiller à ce que le recours à la force par la police pour lutter contre les éléments violents lors de manifestations respecte toujours les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité, de non-discrimination, de précaution et de responsabilité’’.
Toute allégation d’usage disproportionné de la force doit faire l’objet d’une enquête rapide, a insisté la porte-parole du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.
Une séquence vidéo montrant un policier tirer à bout portant contre le jeune Nahel, mardi matin, lors d’un contrôle routier a choqué le pays et suscité une vague d’indignations et de réactions.
Des violences ont éclaté dans la soirée du drame à Nanterre et dans plusieurs communes d’île de France, avant de se propager la nuit suivante à d’autres villes de la France.
Jeudi 29.06.2023, des affrontements entre des jeunes et les forces de l’ordre se sont produits au terme de la marche blanche organisée à Nanterre pour rendre hommage à la victime, alors que des tensions étaient en cours à Marseille, Lille et à Lyon en début de soirée.
Redoutant de nouvelles violences, les autorités d’île de France ont décidé l’arrêt des bus et des tramways franciliens dès 21h jeudi soir, alors que les villes de Clamart et Compiègne ont décrété des couvre-feux nocturnes.
Face au risque d’un embrasement de la situation, à l’image des émeutes des banlieues de 2005, le ministère de l’intérieur a annoncé la mobilisation de 40.000 policiers et gendarmes partout en France.