La FAO en collaboration avec le ministère de l’Agriculture et l’Organisation internationale pour la migration (OIM) a organisé jeudi dernier une conférence débat sur la migration et la sécurité alimentaire. La rencontre s’inscrivait dans le cadre de la commémoration de la Journée mondiale de l’alimentation.
Célébrée chaque 16 octobre de l’année, la journée se tient cette année autour du thème « changeons l’avenir des migrations, investissons dans la sécurité alimentaire, nutritionnelle et le développement rural ».
Il ressort que l’alimentation et l’agriculture sont primordiales pour le bien être des individus et sont à l’origine des facteurs poussant de nombreuses personnes à migrer, en particulier dans les zones rurales.
L’insécurité alimentaire a été ainsi définie comme un facteur d’incitation à la migration, parallèlement à l’inégalité des revenus, à l’accroissement de la population et à l’existence de réseaux établis à l’étranger.
Pour mieux déterminer ce rôle de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle dans le phénomène de la migration, les spécialistes ont échangé sur deux thématiques.
Le premier débat a porté sur le thème « quelles formes de migrations au Mali et comment faire de la migration un levier pour le développement rural ». Il a été animé par Abdoulaye Keïta, conseiller technique au ministère des Maliens de l’extérieur et David Coomber de l’OIM.
Cette thématique a permis de rappeler les différentes formes de migration qu’elle soit choisie, régulière, forcée ou irrégulière et d’aborder aussi les causes majeures qui poussent à la migration et surtout de montrer comment la migration régulière peut être source de développement rural.
Comme réponse à l’enjeu de la migration globale, il a été noté notamment l’investissement dans le développement rural durable, l’adaptation au changement climatique et dans le développement de moyens d’existence ruraux résiliants.
À en croire Abdoulaye Keïta, conseiller technique au ministère des Maliens de l’extérieur, les actions sont en cours en ce sens pour une meilleure gestion du phénomène « On a énormément de partenaires aujourd’hui, qui interviennent sur la question de la migration, qui appuient les initiatives de l’Etat et qui ont des projets qui vont vers les jeunes dans leur localité de départ pour pouvoir leur permettre de rester sur place » a-t-il indiqué.
Le deuxième thème axé sur « sécurité alimentaire et nutritionnelle, développement rural et migrations : enjeux, défis et opportunités » a regroupé Ibrahima Diop du PAM, Mamadou Nadio du ministère de l’Agriculture, Cécile Gakima et Ali Gado de la FAO.
Des échanges, il est apparu que l’acte de migration peut être une source d’insécurité alimentaire, en raison du manque de possibilités de revenus et des difficultés rencontrées en chemin, problèmes auxquels s’ajoute le coût parfois écrasant du transit.
À ce niveau, les auteurs ont également constaté qu’une fois qu’un migrant entame son périple, la sécurité alimentaire et la sécurité économique jouent un rôle considérable dans sa décision de poursuivre sa route ou de s’installer dans un endroit en particulier.
« La migration doit être un choix et non une nécessité, ce qui explique leur implication à la création de conditions de vie meilleures et de moyens d’existence résilients dans les zones rurales. », a dit le représentant de la FAO,
Dans cette logique, l’organisation préconise l’agriculture et le développement rural comme solution durable aux causes de la migration, notamment la pauvreté rurale, l’insécurité alimentaire, les inégalités, le chômage et l’apprivoisement des ressources naturelles.
La journée sera célébrée à Kayes cette année. Elle sera une opportunité de traiter les causes profondes de la migration de détresse et aussi de proposer des solutions en vue d’améliorer les conditions de vie et de créer des moyens alternatifs de subsistance dans les pays d’origine.
Mariam Coulibaly
Source: lesechos