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Menace sur la sureté et la sécurité nucléaire mondiale: le G5 Sahel et le général préparent leur plan de riposte

Les Autorités de règlementation de sureté et de sécurité nucléaires des pays du G5 Sahel, (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) et du Sénégal, en collaboration avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), tiennent, depuis hier mardi, à l’hôtel El Farouk de Bamako, la réunion préparatoire de leur Forum, prévu dans quelques semaines, à Nouakchott en Mauritanie.

La cérémonie d’ouverture des travaux de la rencontre de 3 jours était présidée par le ministre de l’Énergie et de l’eau, Malick ALHOUSSEINI, en présence du représentant de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Zéphirin OUEDRAGO ; le directeur général de l’Agence malienne de la radio protection (AMARAP), Nagantié KONE.
On y notait également la présence des ambassadeurs du Burkina et de la Mauritanie au Mali, les représentants des ministères de la Défense, des Affaires étrangères, de la Sécurité ainsi que plusieurs responsables des services rattachés au ministère de l’Énergie et de l’eau.
Selon le directeur général de l’AMARAP, c’est à la suite des tristes événements survenus le 11 septembre 2001, aux États-Unis d’Amérique, que le monde a constaté qu’un tournant décisif venait d’être franchi dans la conduite face au terrorisme, à travers une meilleure organisation et collaboration au plan mondial des terroristes, le recrutement d’individus prêts à se donner la mort pour atteindre leurs objectifs, le recours de plus en plus à des moyens de destruction massive pouvant aller jusqu’à l’usage des matières nucléaires et autres matières radioactives.
Dès lors, a noté M KONE, il apparait impérieux de prendre les dispositions idoines, y compris au plan sécurité nucléaire, pour faire face à cette menace mondiale.
Dans un tel contexte, dira M KONE, nos États ont l’obligation de se préparer aux plans national, régional et international afin de faire face à toute éventualité. Ainsi, a-t-il indiqué, chacun des pays du G5 Sahel, ainsi que le Sénégal, a signé avec l’AIEA un Plan de soutien intégré à la sécurité nucléaire (INSSP).
Celui du Mali, a-t-il précisé, a été signé en novembre 2013 et mis à jour en mars 2016 afin d’y inclure les grands événements publics majeurs (EPM).
D’ailleurs, a-t-il révélé, en collaboration avec l’AIEA, l’Autorité de régulation nucléaire du Mali qu’est l’Agence malienne de la radio protection (AMARAP), en appui aux forces de défense et de sécurité, a pleinement participé à la sécurisation des sites sensibles lors du 27e Sommet Afrique-France, tenu en février 2017, à Bamako.
Aussi, soutient M KONE, au plan sous régional, les voilà réunis pour préparer la mise en place prochaine du Forum des régulateurs du nucléaire des pays du G5 Sahel et du Sénégal, dont le lancement est prévu à Nouakchott dans les semaines à venir.
Par ailleurs, a souligné le DG de l’AMARAP, ce rendez-vous de Bamako aura à se pencher sur les projets de documents du forum (la Charte et le Plan d’actions), ainsi que la préparation de la réunion de Nouakchott.
Le représentant de l’AIEA a soutenu que la maitrise du développement socioéconomique fait recours, dans une large mesure, aux applications pacifiques de l’énergie atomique et des techniques nucléaires. Ces dernières sont de plus en plus utilisées dans les domaines de la santé humaine et animale, l’industrie, les mines, l’agriculture, l’enseignement, la recherche, la sécurité publique. Cependant, a-t-il déploré, ces matières peuvent être détournées à des fins criminelles ou utilisées pour commettre des actes terroristes pouvant causer des dommages à des personnes et à leurs biens.
« De 1993 à nos jours, plus de 3 000 incidents impliquant ces matières ont été enregistrés en Afrique au sud du Sahara », a révélé M. OUEDRAGO.
Le ministre de l’Énergie et de l’eau, pour sa part, a décrit le contexte sécuritaire mondial qui ne cesse de se dégrader ; et en particulier dans la bande sahélo-saharienne où la situation est particulièrement complexe.
Aussi, a-t-il expliqué, les raisons de la création et missions du G5 Sahel, à savoir coordonner les politiques et stratégies de développement et de sécurité de ses 5 États membres.
Par ailleurs, a-t-il confirmé, la présente rencontre s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route établie lors de la première réunion informelle tenue en marge de la 61e Conférence générale de l’AIEA, en septembre 2017 à Vienne. En effet, lors de cette réunion de Vienne, il a été identifié 4 axes autour desquels pourrait s’organiser la coopération au sein du G5 Sahel en matière de sécurité nucléaire : le renforcement de la coopération en matière des mouvements frontaliers des sources radioactives, le partage et l’échange d’informations, l’harmonisation des réglementations nationales, la formation des premiers intervenants et des formateurs.
Sur le plan opérationnel, il est souligné que la coopération entre Autorités de régulation du G5 Sahel permettrait de renforcer la mise en œuvre du Plan INSSP qui s’articule autour de 5 axes prioritaires : le cadre législatif et réglementaire, la prévention, la détection, la réponse, et la durabilité.

Par Sékou CAMARA

Info-matin

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