nne plutôt que de continuer avec le processus de Ouaga, IBK drible la Cédeao pour s’engager dans un dialogue informel avec l’Algérie. Chose qui a surpris tout le monde quand on connait le rôle joué par l’organisation ouest africaine pour sortir le Mali de la crise.
Accusées par certains observateurs de n’avoir aucun plan de gouvernance, les autorités actuelles continuent de tergiverser sur les dossiers brûlants du pays.
En effet, IBK saute du cheval à l’âne. Mais la réalité est, semble t-il, que nos autorités actuelles ne savent plus ce qu’elles veulent. Sinon, beaucoup éprouvent du mal à comprendre cette volonté d’IBK d’écarter coûte que coûte la médiation africaine pour s’engager dans un processus informel avec Alger, le parrain du pacte national et des accords de Tamanrasset et d’Alger, dont les Maliens n’ont pas gardé un bon souvenir.
Il est vrai que le Mali partage une large partie de ses frontières avec l’Algérie et que la coopération avec ce pays est plus que nécessaire, sinon indispensable, pour lutter contre le banditisme dans le vaste désert du Sahara. Cependant c’est grâce à la Cédéao, que le Mali a aujourd’hui retrouvé sa liberté qui dormait autrefois sous l’oreiller des barbus. C’est cette organisation qui a usé de toute son influence pour obtenir un retour à l’ordre constitutionnel normal et obtenir, auprès des Nations-Unies, une résolution du conseil de sécurité et un cadre juridique pour l’intervention française au Mali. C’est aussi grâce à l’organisation Ouest africaine que des accords préliminaires ont été signés qui ont occasionné la tenue des élections générales. De surcroit, le Mali est un membre à part entière de la Cédéao, d’où l’étonnement de plus d’un face à cet acte du président de la République.
Bien que le Mali soit un pays souverain et qu’il possède désormais un président démocratiquement élu par plus de la moitié de la population, le processus dans lequel il se lance est tout à fait informel.
Faire une synergie des médiations ouest africaine et algérienne
Pourquoi ne pas faire une synergie des deux médiations ? Car bien que la Cédéao ait obtenu de bons résultats qui ont permis la libération du pays, il faut reconnaitre que les pourparlers avec les groupes armés sont au point mort. D’où les motivations du président à aller voir ailleurs. Cependant il serait nécessaire de faire une synergie des deux médiations, vu que l’Algérie, est une puissance régionale, qu’elle maitrise mieux le terrain et que l’organisation africaine fait jusque là du bon boulot.
Il serait donc utile de continuer avec la médiation régionale menée par Blaise Compaoré et son ministre des affaires étrangères Djibril Bassolé. Ce qui n’empêche pas les autorités maliennes de faire appel à l’Algérie qui maitrise le dossier pour avoir été acteur dans les médiations précédentes (1990, 2006). Ainsi, en association avec les médiateurs ouest africains, l’Algérie veillera à la bonne conduite des négociations.
Aboubacar DICKO, stagiaire