Mardi 11 mars 2025, Me Mountaga Tall, président du Congrès national d’initiative démocratique (Cnid Faso Yiriwa ton), était l’invité de l’émission hebdomadaire de débat politique en bambara, “Foroba Baro”, sur Renouveau TV. Ce plateau a permis aux téléspectateurs d’écouter l’un des plus grands acteurs de la scène politique malienne, surnommé “Ségou kaou ka Baba”.
Au cours de cette émission, Me Tall s’est prêté aux questions de l’équipe de journalistes composée de Issa Kaba Sidibé, présentateur, Youssouf Sissoko, directeur du journal “L’Alternance”, et Sory Ibrahim Diallo. Plusieurs sujets importants ont été abordés, dont la relecture de la Charte des partis politiques, la taxe sur les transferts d’argent, les tensions au sein du M5-RFP, ainsi que la question du retour à l’ordre constitutionnel.
Renforcer la démocratie au Mali
L’un des premiers sujets abordés a été la question de la relecture de la Charte des partis. Me Mountaga Tall, en tant qu’initiateur d’un regroupement de plus de 70 partis politiques, dénommé Initiative des partis politiques pour la Charte (Ipac), a expliqué que cette initiative visait à proposer un document au gouvernement qui reflète l’avis des partis politiques sur les réformes à apporter à la Charte. Ce travail collaboratif devrait, selon lui, permettre d’améliorer le cadre juridique et politique des partis et ainsi renforcer la démocratie au Mali.
La taxe de la polémique
L’un des points les plus discutés lors de l’émission a été la nouvelle taxe sur les transferts d’argent, qui fait actuellement l’objet de vives polémiques au Mali. Me Tall a exprimé son opinion sur le sujet, soulignant que cette taxe pénalise davantage les couches les plus pauvres de la population, qui utilisent fréquemment les transferts d’argent pour leurs transactions quotidiennes. En revanche, les plus riches, qui n’ont pas recours aux transferts d’argent, en souffriraient moins. Il a également insisté sur le fait que les fonds générés par cette taxe ne devraient pas être gérés directement par la Présidence de la République, estimant que le chef de l’Etat doit rester au-dessus de la mêlée pour garantir la transparence et la neutralité.
« Il est comme un arbitre dans un match de football, il ne doit pas se retrouver dans la mêlée », a-t-il martelé.
Tensions internes
Autre sujet abordé : la situation actuelle du M5-RFP, mouvement auquel Me Mountaga Tall appartient en tant que membre fondateur. Il a expliqué que les dissensions internes au sein du M5-RFP étaient normales dans le cadre d’une démocratie. Chacun, selon lui, a le droit de partir ou de rester au sein du mouvement. Cependant, Me Tall a précisé que si cela tenait à lui, personne ne quitterait le M5-RFP, car l’unité et la solidarité sont essentielles pour faire avancer les idéaux du mouvement.
“Ennemis” du Mali
Le dernier grand sujet abordé a été le retour à l’ordre constitutionnel. Me Mountaga Tall n’a pas hésité à affirmer que ceux qui encouragent les autorités de la transition à rester au pouvoir plus longtemps ne sont en réalité que des ennemis de la transition.
Car, selon lui, une bonne transition est celle qui se termine dans les bonnes conditions.
« Il est crucial qu’on envisage le retour à l’ordre constitutionnel mais dans une démarche inclusive, que nous nous mettions tous au chevet de la transition pour faciliter le retour à l’ordre constitutionnel avec des élections apaisées”.
Au terme de cette émission, le président du Cnid a une nouvelle fois démontré sa maîtrise des enjeux politiques du Mali. Ses interventions ont captivé l’attention des téléspectateurs, consolidant ainsi sa position en tant qu’acteur incontournable de la politique malienne. L’émission “Foroba Baro” a offert une occasion unique aux Maliens de mieux comprendre les opinions et les propositions de l’un des leaders les plus influents de la scène politique actuelle.
IKS
Source : La Différence