Aujourd’hui, force est de constater que s’il y a un cercle d’individu dont personne ne peut se passer, c’est bien la famille. Elle constitue un espace d’échange et d’amour entre tous les membres. Elle permet à chacun de nous de s’épanouir. Elle est source de quiétude et de réconfort pour l’individu. Mais si elle perde son sens, elle trouble la quiétude de la vie des uns et des autres. Alors que le pilier central de la famille c’est le couple. Du choix du conjoint à l’éducation des enfants, l’homme et la femme sont confrontés à des épreuves, qu’il faut surmonter avec patience et succès. Le mariage est une étape importante dans la vie d’une personne. Selon la définition du mariage, qui est l’alliance d’un homme et d’une femme, dans le but de former une famille et, sur le plan juridique, d’établir les alliances et les filiations légitimes. Comme les autres religions monothéistes, l’islam réglemente cette institution, aussi bien dans les pratiques rituelles que dans le vécu au niveau des individus. Ainsi à la veille du mois de carême, nous assistons au quotidien à la multiplication des mariages qui plus tard sont défaits devant le juge. Pour parler de ce phénomène de mariage, nous avons approché M. Alexendre Ouédrago, magistrat, il nous donne son point de vue sur le phénomène.
« Je pense personnellement que la multiplication des mariages à l’approche du mois de carême, souvent, ont des causes profondément religieuses et coutumières. Le mariage n’est pas pour un jour, ni deux jours, il va au-delà de tout ça, donc il faut préparer les mariés. Or anticiper le mariage pour un mois, sans pourtant faire attention à beaucoup d’éléments qui gouvernent pratiquement le mariage, à priori on risque facilement de tomber dans l’incompréhension, le mauvais choix, et comme conséquence : c’est le divorce au niveau des tribunaux. Je pense aujourd’hui que le fait qu’il y a trop de mariages à l’approche du mois de carême, tout comme de divorces d’ailleurs, est dû au fait que ces mariages ne sont pas bâtis sur les principes directeurs devant conduire à un mariage digne de ce nom. C’est-à-dire chercher à connaitre l’autre, chercher à se connaitre, à savoir si on peut se supporter… Le mariage c’est un peu ça. C’est pourquoi, je dis que le mariage n’est pas un phénomène qui appartient seulement au droit, c’est un phénomène pluridisciplinaire qui se partage entre le droit, la coutume et la religion. Donc, il faut que les gens se ressaisissent, ça ne sert à rien de précipiter les mariages pour des raisons extérieures aux couples, conduisant au divorce. Cela constitue aujourd’hui un véritable problème, et ça crée souvent une certaine méfiance. Vous allez voir que des jeunes filles et garçons, n’ayant aucune expérience de la vie, se marient pour divorcer deux ou trois ans après. Cela va créer une certaine méfiance chez ces jeunes qui rechigneraient à se remarier, conduisant beaucoup d’entre eux à sombrer dans ce qu’on appelle des « débauches ». Tout cela compromet le socle de notre société. Ce qui constitue un véritable problème, et je pense personnellement qu’il va falloir rectifier le tir. Il va falloir que la jeunesse actuelle essaye de revoir les choses, de ne pas se précipiter dans le mariage, mais plutôt de faire en sorte qu’il y ait ce qu’on appelle une réflexion profonde, une recherche pour connaitre l’autre. Ce n’est pas aussi qu’il y a trop de divorces parce qu’il y a trop de mariages. Non, il y a trop de divorce, parce les mariages anticipés et précipités n’ont pas été bâtis sur une assise solide
Alpha C SOW
Par L’Express de Bamako