Le ministre Mamadou Diarra dit Igor a pour mission de mettre de l’ordre dans le monde des finances et de l’économie de notre pays. Dès son arrivée, il a jugé nécessaire de poser certains actes pour permettre un décollage facile. Cela passe par des actes qui ne plaisent pas à tout le monde. Mais, conscient des nécessités de l’heure et de la confiance en lui placée par le président de la République, Igor est en train de réussir ses débuts.
En effet, selon nos sources, il a carte blanche de la part du président de la République et du chef du gouvernement. C’est ainsi qu’il a commencé à faire des changements ; à remplacer des hommes et femmes par d’autres compétences ; à régler ou à mettre de l’ordre dans certaines structures relevant de son Département, souvent même, en nommant des DG comme au Pmu-Mali ou encore en allégeant certains rôles comme à la BDM-Sa.
Mohamed Ag Hamani nommé PCA
L’actuel Président directeur général de la Bdm-Sa fait un cumul de responsabilités, car au niveau de la plus grande banque du Mali, il n’y avait pas de président du Conseil d’administration. Cette fonction est assurée par le Président directeur général depuis des années. Maintenant, il y a la division dans le travail, car la Bdm-Sa a un Directeur général et un président du Conseil d’administration. La décision a été prise lors du dernier Conseil des ministres.
Et c’est le ministre des Finances, Mamadou Igor Diarra, qui a procédé à des nominations, notamment au Trésor, au PMU-Mali qui n’avait pas de Directeur général depuis deux ans, et surtout à la Bdm-Sa, où l’organigramme va changer avec la nomination d’un PCA. Il s’agit de l’ancien Premier ministre Mohamed Ag Hamani. Jusque-là, c’est Abdoulaye Daffé qui faisait office de Président directeur général. Il cèdera donc, dans les jours à venir, une partie de ses prérogatives à Mohamed Ag Hamani nommé président du Conseil d’administration.
La nomination de Mohamed Ag Hamami s’explique par le fait que la Commission bancaire de l’Uemoa a émis une circulaire en 2011 recommandant à l’ensemble des banques de l’Union de séparer les fonctions de PCA et de Directeur général pour être conformes aux bonnes pratiques internationales. En 2012, l’Etat malien avait demandé à toutes les banques qui avaient des Pdg de se conformer à cette recommandation. Le coup d’Etat de mars 2012 a interrompu ce processus en ce qui concerne la Bdm-Sa.
Pratiquement toutes les banques de l’Uemoa se sont conformées à cette recommandation. Le fait que le mandat du Pdg de la Bdm ait été renouvelé en 2012, ne doit pas empêcher la banque de se conformer aux règles de bonnes pratiques internationales recommandées par les autorités monétaires, d’autant plus que la Bdm-Sa a engagé le processus d’implantation dans les autres pays de la sous-région, avec l’ouverture des filiales du Burkina et de la Côte d’Ivoire. Son système de gouvernance doit refléter cette nouvelle ambition.
Tonnerre d’applaudissements pour Igor à l’Assemblée nationale
Jeudi dernier, le ministre Mamadou Igor Diarra était à l’Assemblée nationale pour défendre un projet de loi de ratification d’un accord de financement sur la bonne gouvernance d’un montant de 17 milliards Fcfa. Au cours de son intervention au pupitre, les députés l’ont acclamé, majorité comme opposition. Le tonitruant député, Mamadou Hawa Gassama Diaby, a même expressément demandé à intervenir pour faire l’éloge du ministre et demander à IBK de le laisser travailler librement pour «mettre de l’ordre dans les finances du pays».
Pour beaucoup de députés de l’opposition, c’est un ministre clair avec des explications limpides, qui ne cherche pas ses mots, qui a convaincu son assistance dans une aisance inouïe. Pour eux, IBK devrait commencer par la nomination d’un homme comme Igor aux finances et mettre le Mali à l’abri des humiliations dont on fait actuellement l’objet.
Le ministre Igor, avec son sourire naturel, est resté égal à lui-même. Une bonne entrée en matière !
Sinaly KEÏTA
Source: Le Reporter
