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Mali : un système d’éducation en reconstruction

Au Mali, près de la moitié des 18-24 ans serait analphabète. Pour combler ce manque éducationnel, initiatives locales et nationales se multiplient et montrent une volonté ferme de replacer l’éducation au centre des préoccupations du pays. Focus sur un système d’éducation en plein essor.

 

L’éducation a fait l’objet de nombreuses attentions et réformes ces dernières décennies. La vision du gouvernement énoncée dans le dernier plan décennal, le PRODEC, était pleine de promesses pour les enfants maliens. Selon un rapport de l’UNESCO en 2015, le budget alloué est passé de 2,7% du PIB dans les années 2000 à 3,8% ces dernières années. En outre, le taux brut de scolarisation a augmenté de 10% entre 2006 et 2015. Dans le même temps, le rapporteur dénonçait la destruction des infrastructures et des installations par les groupes armés djihadistes au nord.

Désormais, le pays affiche un taux de scolarisation avoisinant les 80% d’enfants recensés inscrits dans le cycle fondamental. Ces chiffres traduisent une avancée remarquable par rapport aux années 2000. Dans les grandes villes, le système scolaire obtient même de bons résultats, même si cela met en exergue des disparités au sein du pays. Ainsi, le taux de scolarisation est bien plus élevé en milieu urbain que dans les milieux ruraux. Le facteur économique ainsi que la difficulté d’accès aux écoles, aussi bien pour les élèves que pour les enseignants, peuvent expliquer ces disparités.

Le déplacement d’une partie de la population du nord du pays vers le sud, poussée par les groupes armés, a engendré la déscolarisation et un retard dans certains foyers. Avec l’appui de l’UNICEF et d’autres plans humanitaires, ces familles trouvent des solutions de fortune. De ce fait, l’éducation devient informelle et les enfants sont inscrits dans des écoles de proximité ou à distance.

Aussi, il existe encore des disparités marquées entre filles et garçons quant à l’accès à l’éducation puisque les hommes sont en moyenne 10% plus présents que les femmes. Sachant que 20% des femmes sont mariées avant 15 ans, le rôle de future épouse dès l’adolescence, le mariage et la grossesse précoce pèsent sur l’assiduité des filles à l’école. Cependant, la prise de fonction de la ministre Sidibé Dédeou en juin dernier, connue pour son dynamisme, devrait contribuer à changer les mentalités et à replacer l’équité homme-femme au centre des priorités.

Mis à part ces plans étatiques et institutionnels, une multitude de projets et d’idées soutenue par les habitants montre la volonté du peuple d’aller de l’avant. A Kourouma, une cité d’enseignants vient de voir le jour le 21 novembre dernier grâce à l’enthousiasme des habitants sous la direction du maire Adama Noumpounon Diara avec l’aide de deux associations. Dans un autre registre, l’Université des Sciences Sociales et de Gestion de Bamako vient de lancer un incubateur pour start-up. Face au chômage subi par certains diplômés, les protagonistes ont décidé de créer leurs entreprises : quitte à ne pas trouver d’emploi, autant être l’employeur !

Enfin, le pays a encore des progrès à faire en matière d’éducation et devra continuer ses efforts pour offrir à ses enfants la meilleure éducation possible. Mais, il peut compter sur ses habitants pour relever ce défi. Car, les Maliens le savent, l’éducation est la base de la cohésion sociale et la culture de la paix. Une fois réussie, elle redressera sûrement la nation.

Mamadou Bare

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