Le Colonel Souleymane Maïga, directeur de la Dirpa, un officier toujours à l’avant-garde de l’actualité en ce qui concerne les questions militaires, revient, dans cette interview qu’il nous a accordée, sur les reformes en cours au sein des FAMa. Aussi, il relate, dans les moindres détails, comment se passe le processus de reconstruction de l’armée enclenchée par les nouvelles autorités du pays. Lisez plutôt.
Le Tjikan : Quel est l’état actuel de nos forces armées ?
Colonel Souleymane Maïga : D’abord, je tiens à rendre hommage aux forces internationales composées naturellement de militaires de l’espace CEDEAO, de militaires Tchadiens et des militaires Français de SERVAL qui ont joué les premiers rôles avant l’arrivée des casques bleus.
Ils font un sacrifie énorme souvent dans un milieu hostile et doivent faire face à tout moment à la menace terroriste. Depuis janvier 2012, que de reformes accomplies pour accompagner l’armée. L ‘armée Malienne a été mise en ordre de bataille pour accomplir ses missions régaliennes aux côtés des forces internationales y compris Barkhane qui a remplacé Serval. Nos forces ont acquis beaucoup d’expériences. Ce qui nous a permis de suivre le rythme des opérations de reconquête avec les forces partenaires. L’armée Malienne a pu travailler dans les instances de coordination en symbiose avec les forces internationales. Ce qui a permis la récupération de Tombouctou, de Gao et de plusieurs autres localités du nord des mains des terroristes.
Pour le cas spécifique de Kidal, nous avons pris une pause à Anéfis. Simplement parce que la résolution du problème de Kidal est plus politique que militaire. Mais l’armée malienne est finalement entrée à Kidal. Par respect pour les pourparlers et obéissant à l’autorité civile, nous avons préféré nous abstenir. Le processus de réconciliation étant en cours , nous sommes obligés de suivre nos plus hautes autorités dans le cadre des engagements pris . Donc, à la phase finale de cette reconquête, nous étions déjà à Tessalit, à Aghelhoc, à Kidal, à Bourem. On peut dire que l’armée Malienne est présente partout. Les efforts pour permettre aux FAMa, d’accomplir leur mission ont porté d’abord sur l’équipement, les moyens roulants, certains armements. Dans le domaine de la gestion des ressources humaines, beaucoup d’efforts ont été faits. A l’interne, des formations ont été organisées, d’autres sont d’ailleurs en cours. Nous, nous sommes dit que la première ressource au sein d’une force armée, ce sont les ressources humaines.
Donc, approximativement, quelques 8000 hommes doivent bénéficier d’une formation pointue. Déjà, le premier contingent est rentré. Le 2ème contingent s’apprête à rentrer. C’est pour vous dire à quel point les autorités actuelles ont pris conscience de la nécessité de doter le Mali d’une armée à hauteur de mission. Toujours dans le cadre de la formation, nous avons un partenariat avec la mission EUTM qui a eu à former cinq bataillons qui sont déjà sur le terrain, le 5ème bataillon est en train d’être préparé pour rejoindre les autres unités. Ces différents corps d’armée ont montré leur professionnalisme sur le terrain. Ils ont montré leur capacité à combattre auprès des forces alliés sur le terrain, leur capacité à s’adapter aux réalités du terrain. Ces bataillons évoluent avec la MINUSMA et les forces Françaises. Ils sont en train de sécuriser les populations dans les zones les plus reculées. En tous les cas, nous avons constaté une réelle volonté des plus hautes autorités à mettre l’armée malienne à niveau. Il s’agit de construire une armée républicaine conformément à la vision des plus hautes autorités. Au niveau des ressources humaines, un processus de reforme est en cours devant aboutir à l’élaboration d’une loi de programmation militaire. Les reformes en cours ont commencé depuis mars 2013. La loi de programmation militaire doit passer à l’Assemblée nationale pour validation.
On dit que l’armée Malienne ne possède pas de moyens aériens, que répondez-vous ?
Comme, j’ai eu à le dire, l’armée malienne est en phase de reconstruction. Les moyens aériens sont nécessaires vu la configuration du terrain. Au regard des moyens dont disposent les groupes terroristes, il est nécessaire et même impérieux que nous disposions de moyens aériens.
Les moyens aériens sont en route mais je ne peux pas dire quand est ce qu’ils seront là exactement. Ces moyens font partie des besoins exprimés par l’armée malienne. Les autorités ont pris bonne note et je pense que tout ira pour le mieux.
Est qu’on peut dire, aujourd’hui, que le morale de troupes est beau fixe ?
Le morale des troupes est très bon aujourd’hui, grâce au soutien des autorités actuelles. Mes compagnons d’armes ont pris conscience de la mission sacrée qui les attend. Ils sont confiants parce qu’ils se disent qu’ils ont un contrat à remplir vis avis du peuple et du gouvernement. Le contexte dans lequel nous sommes nécessite l’engagement de tous. Nous souhaitons encore une fois que les populations et les pouvoirs publics continuent à manifester leurs soutiens aux FAMa.
Propos recueillis par Badou S. koba
Tjikan