Une délégation d’experts mauritaniens est arrivée mercredi 16 mars au soir à Bamako. Elle participe à une mission pour tenter d’élucider les disparitions récentes de plusieurs Mauritaniens au Mali, comme l’a annoncé le ministère mauritanien de l’Intérieur.
Mission conjointe des deux pays
L’arrivée de cette délégation mauritanienne – composée de militaires et de gendarmes, selon une source sécuritaire – intervient après que le Mali et la Mauritanie ont convenu samedi 12 mars de tenter d’élucider les disparitions en établissant une mission conjointe.
“Sur les lieux de l’incident, les experts entameront leur travail selon ce qui a été décidé lors de la réunion des deux délégations de haut niveau le 12 mars 2022 à Nouakchott“, précise un communiqué du ministère.
La mission conjointe est chargée d'”établir les faits liés au tragique accident du 5 mars et prévenir les atteintes à la vie et aux biens des Mauritaniens“, selon le texte.La Mauritanie avait haussé le ton contre son voisin le 8 mars en accusant son armée “d’actes criminels récurrents” sur son sol contre des Mauritaniens, à la suite de la disparition d’un certain nombre d’entre eux dans la zone frontalière.
Disparition de plusieurs Mauritaniens
Les faits survenus les 5 et 6 mars dans la localité malienne d’El-Attaye demeurent obscurs. Mais des enregistrements sonores circulant sur les réseaux sociaux, attribués à des témoins oculaires mais non authentifiés, ont évoqué la disparition d’une trentaine de Mauritaniens. Un député a parlé d’au moins quinze morts.
En janvier déjà, sept Mauritaniens avaient été tués dans le secteur.À l’époque, la question d’une possible implication de soldats maliens avait également été posée.L’incident en mars a provoqué la crispation de Nouakchott au moment où la junte malienne, sous pression internationale, tâchait de renforcer les liens. La junte a envoyé vendredi 11 et samedi 12 à Nouakchott une délégation menée par son ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, pour tenter d’apaiser les autorités mauritaniennes.
Il s’agit pour les colonels de contrer l’embargo imposé en janvier par l’organisation des Etats ouest-africains Cédéao. Il sanctionne leur projet de se maintenir encore plusieurs années au pouvoir. La Mauritanie, qui ne fait pas partie de la Cédéao, a gardé sa frontière ouverte.