Après l’attaque qui a coûté la vie le 18 septembre à cinq soldats tchadiens de la mission des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma), et fait quatre blessés, les autorités tchadiennes accusent la mission de maintien de la paix de l’ONU dans ce pays « de négliger son contingent de soldats » en poste dans ce pays.
« Depuis leur déploiement, les forces tchadiennes sont restés stationnés dans le nord, sans être soulagées (…). Le gouvernement ne peut pas accepter que le contingent tchadien serve de bouclier pour les autres contingents placés plus en arrière », a déclaré le porte-parole du gouvernement tchadien, Hassan Sylla.
Soulignant que la force tchadienne au Mali connaissait d’énormes difficultés logistiques, N’Djamena a donné une semaine à la Minusma pour qu’elle apporte à son contingent le soutien nécessaire. Même si les autorités tchadiennes n’ont pas dit ce qu’elles pourraient faire si les demandes de leur pays n’étaient pas satisfaites, elles ont appelé la Minusma à une gestion clairvoyante des troupes. « Face à la situation de précarité et de discrimination que les soldats tchadiens endurent, le gouvernement appelle les dirigeants de la Minusma à assurer un traitement juste et équitable de tous les contingents », insiste-t-on.
A en croire un porte-parole de la force de l’ONU au Mali, les hauts responsables de la mission sont en contact permanent avec les autorités tchadiennes sur les différents aspects concernant le déploiement, la formation et la protection de leur contingent. Le Département des opérations de maintien de la paix travaille en étroite collaboration avec les contributeurs de troupes afin de s’assurer que les soldats tchadiens et leurs frères d’armes d’autres pays ont le nécessaire pour l’accomplissement de leur tâche.
Considérée comme l’une des forces militaires les plus performantes d’Afrique de l’Ouest et du centre, l’armée tchadienne a joué jusqu’ici un rôle clé sur le théâtre des opérations de l’an dernier contre les combattants djihadistes au Mali.
Rappelons que la Minusma a été déployée l’an dernier après une intervention militaire menée par les Français. Il en était résulté que les combattants islamistes d’Al-Qaïda au Maghreb, qui s’étaient emparés du nord du pays, un an plus tôt en soient chassés. Malgré la présence des forces internationales, des poches d’insurgés demeurent puisque la région de Kidal voit ces derniers temps une forte augmentation des attaques et des explosions de mines ciblant à la fois les troupes et les civils de la mission de l’ONU au Mali.