Présent à son premier sommet de l’Union africaine qui tient en ce moment sa 22e session ordinaire à Addis-Abeba en Ethiopie, depuis son élection en août 2013, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, alias IBK, a salué dans un entretien jeudi à Xinhua la coopération chinoise comme un modèle « formidable » et « très bénéfique » pour son pays.
Elu au sortir d’une transition politique de plus d’un an consécutive au coup d’Etat de mars 2012 de l’ex-capitaine Amadou Sanogo bombardé plus tard général de corps d’armée, contre le pouvoir en fin de mandat d’Amadou Toumani Touré, en exil depuis lors à Dakar au Sénégal, Ibrahim Boubacar Keïta incarne le retour à l’ordre constitutionnel et un nouveau départ pour le Mali.
Il est à ce titre appelé à relever d’énormes défis dont le moindre n’est pas la restauration de la paix et de la sécurité après la libération du Nord du pays de l’occupation de groupes terroristes et jihadistes, et plus largement de la réconciliation nationale à cause de l’ébranlement de la concorde entre les populations maliennes par cette double crise.
C’est un vaste chantier qui devrait nécessairement favoriser la relance économique et pour lequel les autorités de Bamako sollicitent le soutien de leurs partenaires, au rang desquelles la Chine.
Déjà, le président Ibrahim Boubacar Keïta ne tarit pas d’éloges lui-même à l’égard de la coopération chinoise qu’il qualifie avec une fierté affichée de « formidable ». « Elle nous est très bénéfique. Au niveau du développement, la Chine a déjà beaucoup investi chez nous, elle continue de le faire. Nous en sommes très très heureux », a-t-il déclaré à Xinhua.
Rencontré peu avant, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, a fait part de la même appréciation. « La Chine est l’un de nos pus grands partenaires, qui bénéficie d’un grand respect au Mali et nous apprécions très hautement la coopération et l’aide chinoises », a-t-il noté.
Pour le programme de reconstruction nationale en cours d’exécution, le pouvoir de Bamako exprime à l’endroit de son partenaire asiatique des attentes visant à « nous soutenir dans tous les domaines de la coopération », a souhaité le ministre des Affaires étrangères qui a précédé son président dans la capitale éthiopienne afin de participer aux réunions préparatoires du 22e sommet de l’UA ouvert officiellement jeudi pour deux jours de discussions.
Ce rendez-vous, marqué aussi par la première participation du président malgache fraîchement élu Hery Rajoarimampianina dont le pays s’st vu par même occasion réintégré au sein de l’organisation panafricaine après la suspension due au coup d’Etat de mars 2009 de l’ex-maire de la capitale Antananarivo, Andry Rajoelina, a pour thème « agriculture et sécurité alimentaire ».
Il s’agit là d’un défi que le continent africain tente de relever depuis plusieurs années mais sans y parvenir. Au Mali, Ibrahim Boubacar Keïta espère « un effort au niveau continental beaucoup plus important en termes d’engagement en investissements, pour que nous redevenions ce que nous avons été par le passé, un grenier pour la sous-région et pourquoi pas pour l’Afrique ».
Les raisons de prétendre à ce soutien sont évidentes, argue-t- il. Un tour d’horizon : « Notre pays sort d’une crise et s’apaise de mieux en mieux. Chaque jour que Dieu fait, nous avons des progrès dans le dialogue interne, dans la compréhension réciproque. Nous avons tous compris qu’il n’y a pas d’alternative à la paix. Elle seule vaut la peine qu’on se batte pour. »
« Bien sûr qu’il y a stabilisation, la situation s’améliore et depuis l’élection du président Ibrahim Boubacar Keïta, il y a un processus de dialogue qui s’est amorcé et qui est très prometteur. Avec l’appui aussi de tous nos partenaires, nos voisins, la crise au Nord connaîtra un dénouement rapide. C’est par la voie de la négociation et par la voie du dialogue », renchérit son ministre des Affaires étrangères.
Sidi Mohamed reconnaît toutefois qu’« aujourd’hui, le Mali exerce sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire, dans la mesure où aucun groupe armé ne contrôle une portion du territoire. Cependant, il y a des poches de résistance et on a affaire à une guerre asymétrique, parce que ces mouvements jihadistes et terroristes ont créé des cellules dormantes, ils ont fait des caches d’armes et ça mettre du temps avant de venir à bout de tout cela ».
Avec assurance, il conclut : « Avec la présence de nos partenaires internationaux, particulièrement les Français au sein de l’opération Serval et aussi de la communauté internationale au sein de la Minusma, et la montée en puissance progressive de l’armée malienne et des forces de sécurité maliennes, la situation est en train d’être maîtrisée. Je peux vous dire nous allons éradiquer ce phénomène. »
Source: afriscoop