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LUTTE CONTRE LE VOL SYSTÉMIQUE DES RESSOURCES PUBLIQUES IBK jette le manche avant la cognée

Au Sphinx, nous nous sommes gondolés de rire quand nous avons appris que le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Ibrahima Dahirou Dembélé, a invoqué « Le Secret-défense » pour refuser de mettre à la disposition de la justice les documents afférents aux quatre avions de chasse qui sont aujourd’hui non opérationnels car dépourvus d’appareils de visée et aux deux hélicos d’occasion cloués au sol alors que 3,9 milliards ont été décaissés pour leur maintenance.

Au Sphinx, on était sûrs et certains que la pseudo-lutte contre la corruption et la délinquance financière initiée par le Président Ibrahim Boubacar Keïta, à bout de souffle, allait s’affaisser comme un soufflé. L’homme, on le savait, allait déclarer, illico presto, forfait, vu l’allure que prenait cette escalade qui n’est, en réalité – en tous cas, sauf preuve du contraire- que de la poudre de perlimpinpin aux yeux des Maliens scandalisés par l’état désastreux des équipements et matériels de leur armée pour laquelle ils ont dépensé 1 230 milliards de FCFA et dont les vaillants éléments sur le champ d’honneur comme des mouches.
Il ne faut pas s’y tromper, on ne peut scier la branche sur laquelle on est soi-même assis. Peut-on imaginer un temps soit peu que la justice aille jusqu’au bout de cette lutte contre la corruption sans arrêter les ministres, les hiérarques de l’administration et les généraux impliqués dans ces marchés sans éclabousser les membres de la famille présidentielle qui, c’est un secret de Polichinelle, ont participé, sinon imposé leur choix quant aux types d’aéronefs payés pour l’Armée malienne avec le résultat que l’on sait.

Nous nous sommes gondolés de rire quand on appris que le ministre Dembélé a invoqué le Secret-défense sur instruction d’IBK, aurait-il dit, pour refuser de mettre à la disposition du Procureur Anti-corruption les documents afférents auxdits aéronefs, d’autant plus que c’est ce même IBK qui, pour court-circuiter les officiers supérieurs des Fama qui demandaient à l’Inspection générale des Armées de faire l’audit des marchés relatifs aux aéronefs en question, n’avait hésité de confier à des civils, en l’occurrence le Cabinet d’audit Sangaré et Partners, l’audit de la réparation d’un (01) MI-24D par la société algérienne Algemira Al, de l’achat de 06 avions Super Tucano ramenés finalement à 04, de la fourniture d’un (01) Super Puma conclu avec Airbus Hélicoptère, d’un (01) hélicoptère AS332L Super Puma avec Vector Aéropspace Financial Services Ireland Limited…etc.

Pour la petite histoire, Sangaré Partners donnera deux rapports à IBK : l’un, assez édulcoré dont Le Sphinx a copie, et un second plus que scandaleux, classé « hyper-confidentiel » qui fait cas d’un détournement de plusieurs milliards de nos francs sur lequel l’animal mythique n’a pas pu, malheureusement, poser ses longues ailes et dont le président de la République est le seul détenteur. Avec le cabinet d’audit en question peut-être.

«Le caca se casse à son endroit le plus fin»

Peut-on imaginer, un temps soit peu, que les juges demandent des comptes à Tiéman Hubert Coulibaly qui était le ministre de la Défense et des Anciens combattants au moment de l’élaboration desdits marchés et qui a signé le 07/08/2015 le marché relatif à la fourniture d’un aéronef acheté à la Chine et celui relatifs aux deux (02) Super Puma achetés à Airbus Hélicoptère Europe et Vector Aéropspace le 15/06/2015 et/ou à Abdoulaye Idrissa Maïga, son successeur, qui a signé le marché relatif aux six (06) Super Tucano –ramenés à 04- le 09/10/2015, sans faire des vagues dans le landerneau politique malien ?

IBK le sait très bien, ces deux-désormais ex-ministres ne sont pas des enfants de chœur et n’ont pas leur langue dans leur poche. Ils refuseront de plonger seuls ! Ceci est d’autant plus vrai pour Tiéman Hubert Coulibaly qui est le seul ministre qu’il a limogé de son poste le 3 septembre 2015 après la rentrée des djihadistes dans la ville de Boni puis a rappelé, 15 mois plus tard, pour le bombarder ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, à la surprise générale. Les mauvaises langues disent que ce come-back de l’enfant de la Sema-Badala inédit sous le magistère de Ladji Bourama, sentait une forte odeur de chantage.

IBK le sait, ces deux ex-ministres de la Défense n’hésiteront pas, un seul instant, à dénoncer tous les membres de « Ma Famille d’Abord » qui ont trempé dans ces marchés malodorants ? Comme le disent si bien les bambaras : « Le caca – passez-nous l’expression- se casse à son endroit le plus fin ».

Que peut faire le procureur Kassogué ?

Le régime d’Ibrahim Boubacar Kéïta a battu tous les records. Il est et demeurera pour l’Histoire le régime le plus corrompu et le plus incompétent que le Mali ait connu.

Maintenant que peut faire la justice ? Le procureur Kassogué, comme la loi le lui permet, peut demander au ministre de la défense et des Anciens combattants, la levée du secret-défense dont il a estampillé ce sulfureux dossier. Ce dernier peut refuser de le faire ou décider de lui remettre une partie seulement des documents. En cas de refus de sa part, seul le président de la République peut l’obliger à le faire. Il est donc peu probable que ce dernier aille dans ce sens, parce qu’il se dit, mezzo voce, que c’est bien lui qui a ordonné au général Dembélé d’invoquer le secret-défense pour les raisons que nous évoquons plus haut. Bref, on peut dire, sans risque de se tromper qu’IBK s’est caché derrière le ministre Dembélé qui est le seul à pouvoir déclassifier les documents relatifs à cet énième scandale financier. Un scandale financier qui a eu l’aval du ministre de l’Economie et des Finances de l’époque, un certain Boubou Cissé ! Il est vrai que les loups ne se mangent entre eux.

A peine commencée, la lutte contre la corruption et la kleptomanie financière vient de s’enrayer avec ce secret-défense brandi par le général Ibrahima Dahirou Dembélé sous instruction du président de la République qui, comme à son habitude, n’hésitera à jurer, la main sur le cœur, qu’il n’a rien à voir avec tout cela. L’actuel ministre de la Défense n’a aucun intérêt à ne pas obéir aux instructions du président de la République , n’oublions que c’est ce dernier qui l’a nommé ministre malgré qu’il soit est sous le coup d’une inculpation pour assassinat et complicité d’assassinat de 21 Bérets Rouges.Votre journal préféré n’a jamais cru à cette escalade initiée par IBK, le spécialiste du déni et de l’oxymore. Il est plus facile de voir un pompier en plein désert ou un sapin dans une toundra que voir l’actuel chef de l’État malien lutter réellement contre le vol systémique de nos ressources publiques. Nous n’y avons jamais cru. Il s’agit plutôt d’une stratégie pour éliminer d’éventuels adversaires pour 2023, tout en distrayant le peuple qui n’a que trop souffert des défaites en cascades de son armée. Bakary Togola et Adama Sangaré sont aux arrêts à cause de leur proximité avec Soumeylou Boubèye Maïga plus qu’autre chose.

Maintenant qu’IBK vient de freiner des quatre fers, la balle est dans le camp de la justice malienne. Il y va de sa crédibilité. Cette lutte contre le vol systémique de nos deniers publics n’aura aucun crédit si les dossiers de l’avion présidentiel, des équipements militaires donné à Sidi Mohamed Kagnassi, des six (06) aéronefs dont on a profité pour voler des centaines de milliards sont classés secret-défense.

Les Maliens qui sont sortis massivement le vendredi dernier pour soutenir leur Armée et demander des comptes, vont-ils accepter que le pouvoir passe par pertes et profits les centaines de milliards détournés dans le cadre de la Loi de programmation militaire ? Rien n’est moins sûr.

A.D

Source: journal le Sphinx

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