Le mercredi 31 août 2022, s’est déroulé à l’ex-Hôtel Kempeski de Bamako, l’atelier de plaidoyer d’ « Arcad Santé plus » auprès des décideurs et des autorités (sanitaires, politiques, forces de l’ordre) pour l’accès aux soins, la réforme de la loi et la sécurisation des interventions. La cérémonie d’ouverture a été présidée par Dr. Konaté Bakary, coordinateur de la cellule sectorielle de lutte contre le sida. Il avait ses côtés, la chargée de plaidoyer d’Arcad Santé Plus, Mme Fatoumata Koné. Il s’agit lors dudit atelier d’échange, de faciliter les interventions sur le terrain en réduisant des obstacles liés aux droits humains qui entravent l’accès aux services de lutte contre le VIH/ la tuberculose.
Les objectifs spécifiques de cet atelier sont entre autres : présenter la situation épidémiologique du VIH/TB avec les chiffres actualisés au Mali ; présenter les populations clés vulnérables au VIH avec leurs taux de prévalence au Mali; présenter les résultats de l’enquête menée par Arcad auprès des Personnes Utilisateurs de Drogue Injectable (PUDI); expliquer les vulnérabilités des PUDI au VIH, la Tuberculose et le VHC; présenter les enjeux de Santé publique de la prise en compte ou non des PUDI; discuter des besoins spécifiques des PUDI pour une riposte efficace au VIH, TB, VHC ; discuter des difficultés des acteurs intervenants auprès des PUDI; discuter des perspectives de création d’un environnement favorable aux interventions des acteurs communautaires.
Depuis quelques années, dit Fatoumata Koné, Arcad Santé Plus mène un plaidoyer pour la sécurisation des interventions auprès des PUDI, l’amélioration des services de santé, l’autorisation de mise sur le marché d’un traitement de substitution aux opiacés tels que la Méthadone de même que l’instauration d’un programme d’échange de seringues. Sur le NFM3, dit-elle, Arcad Santé Plus plaide pour une mobilisation en faveur d’une réforme de la loi et des politiques afin d’augmenter l’accès aux services de santé et de sécuriser les interventions auprès des PUDI. C’est dans cette optique, justifie Fatoumata Koné, qu’Arcad Santé plus organise des ateliers de sensibilisation, de plaidoyer et de travail comme celui d’aujourd’hui, auprès des autorités sanitaires, politiques et des forces de l’ordre. De ce fait, dit-elle, il s’agit, à travers cette rencontre, d’échanger avec vous, acteurs, pour qu’ensemble on trouve des voies et moyens susceptibles de leur permettre de couper cette ligne de transmission du VIH au sein de ce type de population, pour la plupart exposée également au Virus de l’hépatite et de la tuberculose.
Dr. Bakary Konaté, coordinateur adjoint de la cellule sectorielle de lutte contre le Sida, la tuberculose et les hépatites virales, a rappelé d’entrée que l’apport des communautaires a été apprécié de part le monde et au Mali. Ce qui a fait, dit-il, qu’il a été décidé d’accorder une partie de la subvention à Arcad Santé Plus pour tout ce qui concerne les aspects communautaires. «C’est une première dans le pays qui est à saluer. Et nous devons tout faire pour que les résultats soient appréciables à l’évaluation. La cellule et Arcad cheminent ensemble pour produire les résultats attendus. Et dans la lutte contre le VIH Sida, il y a des cibles dites vulnérables, il y a des populations clés. Nous sommes sur les PUDI aujourd’hui, ce groupe d’individus particulièrement exposé au VIH, parce que ce sont des gens qui, non seulement peuvent réutiliser des seringues, mais aussi peuvent se passer les seringues. Et comme vous connaissez les voix de transmission du VIH, banalement, on peut, à travers ces injections, inoculer le virus du VIH et même d’autres virus, notamment les hépatites. Vous savez aussi que, lorsqu’ est exposé au VIH ou si on a le système immunitaire aussi affaibli, il y a ce qu’on appelle les maladies opportunistes au premier chef des quelles il y a la tuberculose qui tue plus les Personnes vivant avec le VIH (PV VIH). Je pense qu’on à raison de vous inviter à parler de ces aspects», a expliqué Konaté aux participants.
Enfin, il a souligné la nécessité de la prise en charge des utilisateurs de drogue injectables qui ne sont pas, comme le pensent beaucoup, des personnes qui prennent des drogues. « Nous n’encouragerons jamais l’utilisation de la drogue, mais nous sommes entrain de prévenir, de protéger ces utilisateurs et les populations générales. C’est pourquoi, nous pensons qu’à travers les activités de ce genre, on va réussir à faire bouger la vision des uns et des autres», a conclu Dr. Boubacar Konaté.
Hadama B. FOFANA
Source: Le Républicain