Comment venir à bout de Boko Haram? C’est la principale question qui taraude les ministres des Affaires étrangères africains qui préparent le sommet de l’Union Africaine prévu vendredi 30 janvier. Le ton a déjà été donné lors de la cérémonie d’ouverture du Conseil des ministres en début de semaine, à Addis-Abeba par la présidente de la Commission de l’organisation, Nkosazana Dlamini-Zuma qui a appelé à «une réaction collective contre la menace Boko Haram».
D’ailleurs, c’est ce que compte faire le Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA, qui s’est tenu hier jeudi. La réunion devrait aboutir à un agenda anti-Boko Haram avec au programme, le déploiement sur le terrain d’une force multinationale et la création d’un fonds spécial pour financer cet effort de guerre. Pour le moment, ce projet ressemble à un vœu pieux. Le Cameroun et le Tchad, remontés contre l’indolence des autres pays, feront preuve de forcing pour que des décisions soient prises et exécutées.
En tout cas, durant les jours qui précédent le sommet, les différentes capitales africaines semblent être d’accord que la menace est urgente et nécessite une intervention internationale, à l’exception de…Abuja, premier concerné pourtant. Pour le Nigéria, une internationalisation de la lutte contre Boko Haram sur son territoire porterait atteinte à sa souveraineté. C’est pourquoi, le gouvernement s’oppose à toute intervention de l’Union africaine, voire des Nations unies.
Le président nigérian Goodluck Jonathan, affaibli par les revers de son armée, a dû même renoncer à la conduite des opérations régionales contre les islamistes de Boko Haram. En réaction, le Tchad a mené une offensive diplomatico-militaire qui s’est achevée par le transfert par l’Union de l’état-major de la force régionale de lutte contre Boko Haram du Nigeria.
. à N’Djamena.
Ainsi, après des mois de dissensions entre les pays directement menacés par le groupe terroriste (Nigeria, Cameroun, Tchad, Niger) sur la formule à adopter contre ces terroristes, notamment après la chute de la ville nigériane de Baga, sur les rives du lac Tchad, le président tchadien Idriss Déby Itno a invoqué les «intérêts vitaux» du Tchad pour lancer son OPA sur la force régionale.
Boko Haram a tué plus de 13.000 personnes depuis 2009. Et plus de 1,5 million d’habitants ont été déplacés par les violences. Les principaux réfugiés nigérians se trouvent aux villes et villages frontaliers du Tchad, du Cameroun et du Niger.
L’épidémie Ebola sera également débattue lors du sommet africain. Le virus est entrain d’être neutralisé dans les trois pays touché (Liberia, Sierra Leone et Guinée). Sa progression a été stoppé, mais la menace n’a pas disparue. L’Union Africaine a suggéré l’annulation de la dette extérieure des trois pays touchés afin de les aider à se relever. Cela coûterait 3 milliards de dollars à la communauté internationale mais donnera une énorme bouffée d’oxygène pour ces pays dont la croissance a été quasi-nulle depuis le début de l’épidémie.
La Chine renforce sa présence sur le continent
L’Union Africaine et la Chine ont signé à Addis Abeba un protocole d’accord pour un vaste projet d’infrastructures destiné à relier les capitales africaines au moyen d’autoroutes, de trains à grande vitesse et de liaisons aériennes. L’accord prévoit également que la Chine participe à la mise en place de liaisons aériennes en Afrique.
Source: leconomiste.com