La direction nationale de l’Urbanisme a lancé, en mars, une vaste opération de libération des emprises des cours d’eau et des collecteurs à l’échelle nationale. L’initiative, qui a débuté par le district de Bamako, se déroule en plusieurs étapes.
Le ciblage et le marquage des habitations concernées, ainsi qu’une campagne de sensibilisation préalable à la démolition, sont des étapes mentionnées par les intervenants.
Nous sommes à l’Hippodrome, un quartier de la commune II du district de Bamako. Dans les familles concernées par la démolition, certains s’interrogent sur la nécessité de cette mesure, mais aussi sur les impacts qu’elle pourrait engendrer.
« Les eaux ont emporté les enfants de certaines personnes ici. Quand il pleut, il est impossible de dormir », témoigne un habitant. « On vit ici depuis 20 ans, on a nos familles. C’est difficile de déménager », martèle une autre résidente. « La pluie qui est tombée sur la capitale la dernière fois a envahi nos habitations », reconnaît une habitante qui affirme cependant qu’ils n’ont pas d’autres abris, ni de maisons à reconstruire. « Comment allons-nous faire ? », s’interroge-t-elle. « Des pertes en vie humaine ont été enregistrées à cause des inondations. Nous devrions veiller à éviter tout ce qui peut causer des dommages dans le pays », conseille un chef de famille.
Les autorités rassurent
Le directeur national de l’urbanisme, Mahamadou Ouologuem, a rassuré sur la télévision nationale que des mesures d’accompagnement sont prévues pour les ménages affectés.
« C’est des occupations illicites parce que ce sont des domaines publics. Les servitudes sont une marge qui sépare les cours d’eau et les occupations », a-t-il rappelé. Il ajoute que le ministère de l’Économie et des Finances a alloué à mon département un montant qui servira à payer le loyer de quelques mois des personnes qui seront affectées », renchérit Mahamadou Ouologuem.
Il faut noter que l’opération de déguerpissement proprement dit commencera la semaine prochaine, selon la direction nationale de l’urbanisme. Elle vise à amoindrir les risques d’inondations conformément aux prévisions de Mali-météo.