Le secrétaire-général de l’Otan a abandonné son ton habituellement contrôlé et très diplomatique, lundi 27 janvier, pour critiquer l’attitude du président afghan Hamid Karzaï, qui tergiverse et refuse actuellement de signer, avec les Etats-Unis, un traité concernant la sécurité dans son pays, après le retrait de la force internationale d’assistance.
« Il faut que nous sachions rapidement si nous sommes ou non invités à rester en Afghanistan », a commenté le secrétaire-général, évoquant un possible retrait complet de l’Otan, qui compte encore 58 000 hommes sur le terrain. Le retrait devrait, s’il se concrétisait, être décidé rapidement pour être effectif à la fin de l’année, a-t-il souligné.
Un traité bilatéral (BSA) définit les modalités d’une présence militaire au-delà de la fin 2014, lorsque la mission de combat internationale se sera achevée. Le BSA doit fournir un appui aux forces de sécurité afghane, censées résister aux violences des talibans. « Il faut que M. Karzaï prenne conscience que l’heure de la décision approche », dit-on à l’Otan, où une réunion des ministres de la défense devrait, en février,accentuer encore la pression sur le président.
KARZAÏ ATTEND LA PRÉSIDENTIELLE
L’administration Obama pourrait maintenir une force de 10 000 hommes durant deux ans, mais a évoqué récemment une « option zéro » en cas de refus persistant de M. Karzaï. Quelque 6 000 hommes devraient, selon le scénario qui est sur la table, être maintenus par les pays alliés des Etats-Unis.
M. Rasmussen s’est interrogé lundi sur la manière dont « les Afghans pourraient payer les soldats et la police sans soutien international ».« Les dirigeants de Kaboul ne doivent pas sous-estimer l’impact négatif sur les opinions et la classe politique des pays dont les troupes sont présentes en Afghanistan », a renchéri le secrétaire-général. Qui ajoutait que l’aide au développement pourrait également être affectée, faute de soutien clair au BSA.
Samedi 25 janvier, le président Karzaï a indiqué qu’« aucune pression, aucune menace, aucune guerre psychologique » ne le forceraient àaccepter l’accord américain. Washington le pressait de signer au plus tard le 31 décembre dernier, mais il ne veut pas le faire avant l’élection présidentielle, qui aura lieu dans son pays le 5 avril.
Il réclame également des Etats-Unis qu’ils lancent une négociation avec les talibans, lesquels refusent toute discussion directe avec son gouvernement. Enfin, il exige la libération d’Afghans détenus sur la base américaine de Bagram. « Ces gens ont commis des assassinats », lui a répondu, lundi, M. Rasmussen.
source : le monde