C’est le secrétaire général adjoint aux affaires de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, qui l’a affirmé ce mardi 7 octobre 2014 à Bamako lors d’une conférence de presse à l’Hôte de l’Amitié en présence du ministre des Affaires étrangères de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale du Mali, Abdoulaye Diop. Face à la recrudescence des attaques terroristes contre les casques bleus de la Minusma, l’ONU va durcir ses positions, ses bases avec des moyens plus importants comme des véhicules blindés et des instruments contre les mines.
« Nous ne sommes plus dans un contexte de maintien de la paix et ça nous impose des mesures pour durcir nos positions, nos bases. Nous devons être aussi à l’initiative avec la force Barkhane », a expliqué monsieur Ladsous qui est arrivé à Bamako dans un contexte tragique marqué par la mort de 9 casques bleus nigériens, tués entre Ansongo et Ménaka la semaine dernière et dont un hommage leur a été rendu à Bamako ce mardi même en présence du responsable Onusien. Selon Hervé Ladsous, ça fait en tout 30 casques bleus tués et 65 autres blessés depuis le début de la Minusma le 1er juillet 2013. Le diplomate Onusien espère qu’un accord soit vite trouvé entre le gouvernement et les groupes armés afin que l’armée malienne prenne la responsabilité de la sécurité de l’ensemble du territoire. « Nous ne pouvons pas nous substituer aux autorités et aux Forces armées maliennes ».
Hervé Ladsous a expliqué que le mandat de l’ONU au Mali est robuste, mais la vraie question reste celle des moyens.
A quoi est due cette recrudescence des attaques ? Selon monsieur Ladsous, c’est dû au retrait partiel des forces françaises, de l’armée malienne et de la situation chaotique qui règne en Libye.
Des assurances ont été données aux autorités tchadiennes par rapport au système de rotation des troupes sur le terrain, ce qui doit mettre fin aux sauts d’humeur entre N’Diamena et l’Organisation des Nations unies.
Le ministre Abdoulaye Diop souhaite qu’un signal fort soit lancé aux mouvements terroristes et que ces actes ne soient pas impunis. Il a demandé à la Minusma et la force Barkhane de continuer avec les efforts car, dit-il, la menace ne concerne pas que le Mali mais tout le Sahel. Et le terrorisme n’est pas qu’au Sahel, il y a le Nigéria, l’Irak. Le ministre estime que la même réponse qui est en train d’être apportée en Irak doit l’être ailleurs comme au Mali.
Vaincre l’hydre passe aussi par le renforcement des capacités de Forces armées maliennes selon le ministre Diop. Abdoulaye Diop appelle la Minusma à mettre en place en rapport avec Barkhane des unités spéciales d’attaque.
En ce qui concerne les négociations d’Alger, le ministre Diop a rappelé les lignes rouges fixées par le gouvernement malien : pas de fédéralisme ou d’autonomie. Ces demandes inacceptables sont contraires à la Constitution du Mali, à l’Accord de Ouagadougou et aux résolutions Onusiennes.