L’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) doit “changer de cap“, en raison notamment de “l’immensité des besoins” des pays membres que sont la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal, a indiqué, mardi à Gouina (Mali), son haut-commissaire, Kabiné Komara.
‘’Nous comptons aller en avant de manière plus radicale et plus rapide’’, a assuré M. Komara, lors de la cérémonie officielle de pause de la première pierre de la centrale hydroélectrique de Gouina (80 km de Kayes).
La future centrale dont le potentiel est de 1.000 mégawatts coûtera 420 millions de dollars (environ 210 milliards de francs CFA). L’ouvrage, financé par la Banque européenne d’investissement et la Banque mondiale, est exécuté par une entreprise chinoise.
Les chefs d’Etat ont inauguré le même jour la centrale de Félou (15 km de Kayes) qui a un potentiel de 60 mégawatts. Le barrage financé par la BEI et la Banque mondiale a été réalisé par une entreprise chinoise à hauteur de 125.000 euros.
Gouina dont la première pierre a été posée le même jour a un potentiel estimé à 1.000 mégawatts pour un coût global de 420 millions de dollars (environ 210 milliards de francs CFA).
Kabiné Komara, ancien Premier ministre de la Guinée, a indiqué que la mise en œuvre du potentiel hydroélectrique ‘’se poursuivra de manière plus rapide’’.
A cet égard, il a annoncé la construction prochaine d’un quatrième barrage en territoire guinéen et l’aménagement de cinq autres sites par le système du partenariat public-privé (PPP).
‘’Un coup d’accélérateur’’ sera donné au projet de navigation sur le fleuve, a-t-il fait savoir, non sans rappeler que cela permettra au Mali d’accéder à la mer. ‘’Ce qui veut dire que le fleuve Sénégal jouera pleinement son rôle d’intégration des peuples’’, a ajouté Kabiné Komara.
Il a également évoqué la nouvelle dimension de l’OMVS à travers notamment son nouveau slogan ‘’plus et mieux’’ pour dire que ‘’les bailleurs de fonds sont enthousiastes pour nous accompagner dans cette nouvelle dynamique’’. Le haut commissaire de l’OMVS a en outre annoncé la préparation en cours d’un code d’éthique et de déontologie de l’ensemble des dirigeants de l’OMVS’’.
‘’Nous travaillons pour être la première organisation de gestion de bassin à être admise aux normes ISO’’, a-t-il encore dit.
Après 41 ans, l’OMVS pose deux nouveaux jalons pour les populations’’, s’est réjoui son haut-commissaire, à propos des deux évènements de mardi. Rappelant qu’au début, l’organisation se fixait comme objectif la maîtrise de l’eau, il a affirmé que grâce au barrage de Diama, l’OMVS fournit ‘’100% de l’eau consommée à Nouakchott, 50% de l’eau consommée à Dakar’’.
Il a par ailleurs dit que ‘’sur plus de 100 organisations de gestion de bassin au monde, l’OMVS est la seule dont les Etats membres sont copropriétaires des ouvrages réalisés’’.
De son côté, le président en exercice de l’OMVS, le Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a assuré que les Etats membres vont ‘’continuer sur cette voie’’. ‘’Pour le moment, tout se passe bien. Il nous appartient, nous génération actuelle, à rendre nos liens plus solides pour faire avancer nos pays’’, a dit le chef de l’Etat mauritanien. ‘’C’est notre mission, notre devoir et nous ne devons pas le rater’’, a-t-il insisté.
APS (Sénégal)