Bamako abritera du 3 au 6 décembre prochain la première édition du Salon de l’écrit et du livre en langues africaines (SELLA). L’annonce a été faite hier par le président de l’Organisation des éditeurs du livre du Mali (OML), Hamidou Konaté, également président du comité d’organisation. C’était au cours d’une conférence de presse tenue dans la salle de conférence de la Maison de la presse.
Cette première édition du SELLA qui aura lieu au Palais de la culture Amadou Hampaté Ba, sera l’occasion de conférences débats et d’expositions de livres dans des stands. Elle intéressera plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest, de l’Est et du Centre, des pays francophones, anglophones et lusophones qui partagent des langues communes/transfrontalières ou transnationales. Il s’agit du Burkina, du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, de l’Ethiopie, de la Gambie, du Ghana, de la Guinée, du Libéria, du Mali, du Niger, du Nigéria, du Rwanda, de la Sierra Leone, du Sénégal, de la Tanzanie.
Le projet est porté par AFRILIVRES, qui est une association professionnelle d’éditeurs de livres. Crée en 2002 à Dakar, cette association regroupe 34 maisons d’édition de 13 pays francophones d’Afrique au sud du Sahara, de Madagascar et de l’Île Maurice. Son président, Abdoulaye Fodé Ndione du Sénégal, a indiqué au cours de la conférence de presse que les objectifs spécifiques de l’association : faire l’état des lieux de la conception, de la publication et la diffusion d’une masse critique des productions littéraires et éditoriales dans les langues africaines ; accroître la qualité et la visibilité des productions écrites en langues africaines, ainsi que leurs producteurs ; analyser, proposer, et mettre en œuvre par la suite, les meilleures stratégies de diffusion de l’écrit en langues africaines ; et enfin interpeller les décideurs et les partenaires sur l’urgence de la promotion de l’écrit et du livre et des productions diverses en langues africaines.
A court terme, un espace de visibilité des productions écrites en langues africaines est créé et un effet médiatique majeur sur la problématique et l’enjeu de l’écrit et du livre dans les langues africaines est produit. A long terme SELLA vise la création d’une banque de données rassemblant les informations sur l’édition dans les langues africaines. Il facilitera l’accès aux informations sur l’écrit et les professionnels de la production, diffusion et diffusion du livre et de l’écrit en langues africaines. Et des décideurs politiques sont mobilisés autour de l’enjeu des langues nationales, domaines du développement socioculturel, sociopolitique et socioéconomique.
Le SELLA prévoit des tables rondes/rencontres consacrées à l’analyse approfondie des différents enjeux de l’écrit et du livre dans les langues africaines. Elles seront animées par des personnes ressources et praticiens de l’écrit et de la diffusion du livre dans les langues africaines ainsi que des spécialistes du milieu universitaires. Le salon va faire participer des écrivains en langues africaines pour partager leurs visions et expériences. Ces tables rondes se pencheront aussi sur l’état des lieux des politiques linguistiques et politiques du livre en langues africaines.
Une exposition-vente des ouvrages des éditeurs, associations et ONG se tiendra. Cette exposition se fera dans des stands tenus par différents producteurs et éditeurs de livres et écrits en langues africaines et bilingues et autres langues internationales qui font la promotion de l’écrit et du livre dans les langues africaines (études linguistiques, grammaires, etc.).
L’exercice entend contribuer à améliorer la qualité du livre et de l’écrit en langues africaines, promouvoir la production, l’édition et la diffusion de l’écrit en langues africaines en Afrique et dans le monde, contribuer à promouvoir le développement d’une éducation bi/plurilingue (langues africaines et langues étrangères) sur notre continent.
Pour le président de AFRILIVRES, le SELLA tire ses origines des réflexions menées par des spécialistes de l’éducation, de l’édition et des créateurs culturels, sur la nécessité de mettre en exergue le rôle des langues africaines comme facteur de développement et d’épanouissement intellectuel, culturel, politique, économique permettant d’intéresser la majorité des sociétés africaines. Ces réflexions ont été approfondies dans le cadre d’un atelier lors du Salon du livre de Genève et du Salon africain du livre et de la presse en 2011.
Y. DOUMBIA
source : Essor