Avec la création de la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel, actée le samedi 6 juillet à Niamey au Niger, les Etats membres de ladite Confédération rassurent leurs populations des conséquences qui peuventen découler notamment celles relatives à la libre circulation des personnes et des biens.
Le week-end dernier, c’était le ballet diplomatique dans la sous-région ouest-africaine avec deux sommets distincts des chefs d’Etat tenus séparé[1]ment à Niamey et à Abuja, respectivement par l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Samedi dans la capitale nigérienne, le Mali, le Burkina et le Niger ont entériné la création de la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel présidée, de façon rotative, par le Mali. Selon ses co-fondateurs, la création de la Confédération AES marque un pas de franchi dans le processus d’’intégration plus poussée entre les Etats membres qui va désormais s’étendre sur les domaines de la diplomatie et du développement en plus de celui de la défense initialement défini dans la Charte du Liptako-Gourma.
En mettant la Confédération sur pied, l’AES réaffirme sa volonté de s’éloigner de la Cédéao qu’elle tient pour responsable cette division au sein de la sous-région. “Les chefs d’Etat ont rappelé la lourde responsabilité de la Cédéao dans l’effritement des valeurs de fraternité, de solidarité et coopération entre les Etats et les peuples concernés. Ils ont souligné à cet égard l’impact néfaste des sanctions illégales, illégitimes et inhumaines et des menaces d’agression contre un Etat souverain”, peut-on lire dans le communiqué produit à l’issue du sommet de Niamey.
En prenant leurs distances avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, l’AES sait qu’il y a peu de chance qu’elle soit exempte de sanctions de la part de sa désormais “rivale”. Selon les échos d’Abuja où le sommet de la Cédéao s’est tenu le dimanche, l’éventuel impact du retrait de ces pays pourrait concerner, dans un premier temps, la libre circulation des personnes et des biens notamment avec possibilité d’instauration de visas entre les pays membres des deux différentes organisations.
Avant que ces rumeurs ne soient fondées, la Confédération de l’AES donne déjà des gages à ses populations. “Nous décidons de doter notre Confédération des instruments propres pour le financement de notre politique économique et sociale, de mettre en place des mécanismes visant à faciliter la libre circulation des personnes, des biens et des services au sein de l’espace AES”.
S’agissant de la libre circulation des personnes et des biens, les chefs d’Etat ont instruit les ministres compétents d’élaborer, dans l’urgence, des projets de protocoles additionnels y relatifs en vue de faire face aux implications liées au retrait des Etats de l’AES de la Cédéao. Quelle belle allocution !
Espérons que ces promesses ne soient pas de discours creux à l’avenir voire un mirage même s’il a été souligné, par les chefs de l’Etat, l’importance d’assurer une meilleure coordination dans le suivi et la mise en œuvre des décisions issues de leurs différentes sessions ainsi que la mise en place des Comités nationaux AES dans les 3 Etats en vue d’assurer une meilleure coordination.
Alassane Cissouma