«Depuis son arrivée, le président IBK a échoué sur toute la ligne. Je suis très déçu de lui car je ne comprends pas ses décisions spectaculaires et contradictoires…», se lamentait un sexagénaire de la commune II du District de Bamako dès l’annonce de la levée des mandats d’arrêt contre certains chefs rebelles. Il se demande qui de l’ex-président ATT ou d’IBK doit être poursuivi ou sera poursuivi pour «haute trahison».
Comme ce sexagénaire, c’est avec grande indignation que nombre de Maliennes et de Maliens ont appris, quelques heures avant la signature de l’accord de paix par la rébellion, samedi dernier à Bamako, la levée des mandats d’arrêt visant différents chefs rebelles. Pendant ce temps, les groupes armés de la Plate-forme notamment du Gatia évacuaient la ville de Ménaka. Ce qui était une autre exigence du Mnla et de ses acolytes.
Lever les mandats d’arrêt des bandits armés du Mnla et alliés jihadistes, cela relève d’une grosse insulte à la Nation malienne. Eux qui ont pris les armes contre leur Patrie, le Mali. Eux qui ont commis de barbares exactions. Eux qui ont tué, violé des femmes, volé, pillé, profané les mausolées, détruit le patrimoine culturel malien classé patrimoine mondial, massacré des soldats républicains…
Ils pourront désormais se pavaner sur toute l’étendue du territoire national et narguer nos paisibles populations. Tout simplement incompréhensible ! Mais cela ne semble pas étonnant au regard de l’improvisation d’IBK dans la gestion des affaires de l’État. Lui qui avait dit qu’il ne sera trimballé par personne, le voilà bien trimballé par la communauté internationale et malmené par les apatrides du Mnla.
La sympathie d’IBK pour les rebelles armés du Nord du Mali
Décrié dès la formation de son gouvernement par le biais de son Premier ministre d’alors, Oumar Tatam Ly, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta a entamé son quinquennat dans un cafouillage terrible. Alors que l’homme est un vieux routier de la politique malienne, il ne cesse d’étonner par ses décisions spectaculaires et controversées. En effet, on se souvient encore qu’après la formation de ce gouvernement d’Oumar Tatam Ly, nos concitoyens en ont eu un goût très amer avec la nomination d’un ex-rebelle au ministère assez stratégique des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Un ex-rebelle qui, quoi qu’on dise, a contribué à la déliquescence de ce pays, même si on dit qu’il s’en est repenti.
Dans la foulée, ont suivi la libération de 23 terroristes et la levée des mandats d’arrêt contre certains leaders du Mnla et de ses alliés. Permettant ainsi à certains de se porter candidats aux dernières élections législatives. Lesquels siègent actuellement à l’Assemblée nationale. Sous la bannière du Rpm. Notamment Mohamed Ag Intallah, dans le cercle de Tin-Essako ; Ahmada Ag Bibi et Inawelène Ag Ahmed respectivement dans le cercle d’Abeïbara et à Kidal.
À quoi joue donc le Rpm ? IBK serait donc épris de paix et/ou de pouvoir au point de collaborer avec ces mauvaises personnes ? Une chose est sûre : le chien ne change jamais sa manière de s’asseoir. Et IBK avait plus intérêt à être ferme avec ces gens, ce qu’attend d’ailleurs le peuple malien que de les amadouer. Ce qui le rendra bien entendu comptable de leurs éventuelles dérives. Le voilà encore, soutient-on pour favoriser la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation par ces bandits armés, lever les mandats d’arrêt internationaux contre ces gens. Une prime à l’impunité qui ne dit pas son nom.
Haute trahison de l’État du Mali ?
On le sait déjà, l’affaire a fait et continue de faire grand bruit dans notre pays : poursuivre l’ancien président Amadou Toumani Touré (ATT) pour haute trahison. On accuse l’ancien chef de l’Etat, entre autres, «d’avoir, en sa qualité de président de la République du Mali, donc Chef suprême des armées, et en violation de du serment prêté, facilité la pénétration et l’installation des forces étrangères sur le territoire national, notamment en ne leur opposant aucune résistance».
Il est reproché également à ATT d’avoir «détruit ou détérioré volontairement un outil de défense nationale» ; «d’avoir participé à une entreprise de démoralisation de l’armée caractérisée par les nominations de complaisance d’officiers et de soldats incompétents et au patriotisme douteux à des postes de responsabilité au détriment des plus méritants, entraînant ainsi une frustration qui nuit à la défense nationale».
Le gouvernement IBK accuse aussi l’ancien président ATT «de s’être opposé à la circulation du matériel de guerre et d’avoir participé, en connaissance de cause, à une entreprise de démoralisation de l’armée, malgré la grogne de la troupe et des officiers rapportée et décriée par la presse nationale». «…D’avoir… laissé détruire… des objets, matériels, documents ou renseignements qui lui étaient confiés et dont la connaissance pourrait conduire à la découverte d’un secret de la défense nationale».
Que fait aujourd’hui le président IBK ? Pire qu’ATT ? En tout cas, ce dernier avait prévenu que le règlement du dossier du septentrion de notre pays était très délicat et que le Mali, seul, ne peut pas le résoudre. IBK semble l’avoir bien compris depuis qu’il est arrivé à Koulouba. C’est pourquoi il n’a d’autre alternative que de se plier aux injonctions d’une communauté internationale partisane et au bon vouloir des séparatistes jihado-terroristes du Mnla et alliés. Mais il ne doit pas oublier qu’il devra un jour rendre des comptes au peuple malien au terme de son quinquennat !
Bruno E. LOMA
source : Le Reporter