C’est une tradition bien établie depuis quelques années. A l’approche des joutes électorales, notamment l’élection présidentielle, les évêques adressent une lettre à la communauté catholique et à tous les Maliens pour s’inscrire dans la dynamique de tenir des élections apaisées, transparentes dans la quiétude et la sécurité.
Il convient de rappeler que le 29 juillet prochain, nos compatriotes sont appelés à élire le nouveau président de la République pour un mandat de cinq ans. Dans cette optique, la Conférence épiscopale de l’Eglise catholique a tenu une conférence, hier au Centre Djoliba. Pour la circonstance le contenu de la traditionnelle lettre des évêques a été partagé avec la presse. La missive a été lue par le secrétaire général de ladite conférence épiscopale, l’abbé Alexandre Denou. «Une lettre pastorale est un écrit d’une personne qui a en charge d’âme (pasteur, diacre, prêtre et évêque). Elle vise à donner les grands axes sur lesquels doivent s’inscrire les actions des personnes de la communauté à laquelle elle s’adresse, selon leurs besoins spirituels», explique l’abbé Alexandre Denou. La présente lettre vise à camper le cadre moral et éthique pour les élections générales à venir. A en croire le conférencier, écrire une lettre pastorale aux fidèles et personnes de bonne volonté constitue une mission pour les évêques. Pour étayer ses propos, le conférencier s’en réfère à une doctrine sociale de l’église, selon laquelle : «il appartient a l’église, d’annoncer en tout temps et en tout lieu les principes de la morale, même en ce qui concerne l’ordre social».
Dans leur rôle de veille, les évêques ont toujours parlé au peuple, pour le bien de la nation malienne a-t-il relevé. Il a rappelé que ce n’est pas la première fois que l’église catholique adresse une lettre aux Maliens pour dépassionner les élections. Elle a dressé des lettres dans ce sens en 1997, 2002, 2007 et 2013. Cette année, les évêques ont préféré invité nos compatriotes « à laisser Dieu façonner en nous une mentalité nouvelle pour un Mali nouveau », explique l’homme d’église. Dans la lettre, les évêques ont évoqué des tares actuelles de notre société, notamment la perte du sens du bien commun et l’incivisme qui, selon eux, compromettent dangereusement le vivre ensemble.
La mise en place des Autorités intérimaires et l’organisation des élections régulières malgré quelques reports, ont été largement saluées par les évêques comme des avancées majeures. Par ailleurs, dans leur correspondance, les évêques invitent les Maliens à « être débout sur les remparts, résolument prêts à mourir pour le Mali, pour la liberté, l’unité nationale et l’intégrité territoriale ». A la question sur le rôle des leaders religieux, l’abbé Alexandre Denou a été on ne peut plus clair. Ils doivent s’en tenir à leur mission de conscientisation et ne pas s’impliquer dans la politique partisane.
Pour conclure, il a dit espérer que ladite lettre connaisse un écho favorable auprès des destinataires.
Amadou B. MAIGA
Source: Essor