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Lettre à grand-père : La grande dime du DIM à Assimi

Oui grand-père ! A tout seigneur, tout honneur ! Jamais un prince n’a entendu chez nous autre que sa gloire ! Tel Jean le dit dans “Les animaux malades de la peste” où l’âne eut tort d’avoir eu à brouter une herbe face à un lion qui a mangé un berger. Tout est question de prince du jour. Il n’entendra que ce qu’il veut, jamais le contraire.

 

Oui grand-père, en cette période de délestage interminable, où des entreprises ferment et le chômage s’accroit de jour à jour, le Mali a organisé un Dialogue inter-malien (DIM). Les Maliens invités à parler de tout. De tous leurs problèmes, voire proposer des solutions s’il y en a. Manque d’électricité, insécurité, crise politique en stand-by, crise économique accrue…

Et les dialogueurs oublient le Mali et offrent la plus grosse part de la dime au colonel Assimi. Tout d’abord, de rester président jusqu’à “on ne sait quand”. Traduisible comme si : “Tu peux faire un coup d’Etat et avoir une transition au temps que tu veux”. Pis, à la fin, il peut être candidat. Lisible comme ça : “Tu fais un coup d’Etat, tu organises l’élection à laquelle tu peux être candidat”.

Quelle dangereuse jurisprudence politique pour le Mali ? Quelle nouvelle procédure de venir, d’être et de se maintenir au pouvoir ? Quelle mauvaise leçon dictons-nous aujourd’hui à l’avenir ? Quelle mauvaise habitude sommes-nous en train de laisser pour les futures générations ? Un pays où on est ovationné pour avoir fait un coup d’Etat, piloter une transition et être candidat à la présidentielle.

Cher grand-père ! Pourquoi nous exposons notre pouvoir comme ça ? Est-ce par cupidité ? Mettre les militaires en compétition dans cet acte gravissime pour un Etat. Cher grand-père, un jour, nous nous risquerons de nous lever dans un pays où tout est chamboulé. Un pouvoir dispersé, tiré de tous les côtés.

Que Dieu nous préserve ! Etre un pays ou le pouvoir n’est pas sécurisé par des lois, des principes et des bonnes pratiques. Sécurisons d’abord le pouvoir, sur comment le prendre, l’exercer et le remettre. Ne mettons pas le jeu du pouvoir à des jeux d’armes. Nous aurions fait du tort et énormément tort à la future génération.

A mardi prochain pour 248e lettre. Inch’Allah !

Lettre de Koureichy

Source: Mali Tribune 

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